"On critique beaucoup les réseaux sociaux mais ils peuvent aussi avoir une réelle utilité." Les investisseurs de Kap-Code ont bien entendu les arguments de Stéphane Schuck, son fondateur : la startup médicale annonce ce mardi lever près de 3 millions d'euros. Une opération qui doit notamment financer le développement de la solution DETEC't, officialisée ce mardi également : un algorithme qui scanne les réseaux sociaux à la recherche des messages échangés autour des médicaments.
Le but ? "Recenser toutes les informations utiles pour la médecine : si les patients suivent bien leur traitement ou s'ils l'arrêtent, les effets indésirables dont ils parlent", précise Stéphane Schuck. Internet est en effet plus réactif que les institutions en matière de pharmacovigilance : 30% des signaux peuvent être détectés en ligne avant d'être remontés au corps médical.
DETEC't scanne au total 26 sources en français, dont Twitter, de nombreux forums de discussions consacrés à la santé et quelques blogs spécialisés. La levée de fonds annoncée par Kap-Code doit permettre d'ouvrir la recherche à d'autres langues, l'anglais évidemment mais aussi l'allemand et l'espagnol.
Un moteur de recherche pour le grand public
De cette recherche en résulteront deux produits. D'une part un moteur de recherche de médicaments dédié au grand public. Celui-ci fonctionnera selon un modèle freemium, en accès gratuit mais avec certaines fonctionnalités payantes, comme par exemple la possibilité de rechercher un traitement très spécifique ou surveiller l'évolution de la fiche d'un traitement à long terme.
D'autre part, et c'est là que Kap-Code trouve sa source principale de financement, une activité de veille pour les professionnels, notamment pour les laboratoires. Ces derniers peuvent s'abonner pour obtenir des informations récurrentes ou commander un rapport sur un traitement particulier. "Cela leur permet d'identifier les difficultés des patients avec leurs produits", complète Stéphane Schuck.
La startup est également en discussions avec des acteurs de santé publique, comme l'Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM). "Collectivement et sociétalement, on ne peut pas ignorer le développement massif des réseaux sociaux qui représentent une nouvelle source de données", défend le fondateur de Kap-Code.