Dans le monde du e-commerce, ChicTypes présente un modèle de distribution assez particulier. A la tête de la société, Antoine Régis et Etienne Morin en sont les co-fondateurs de ChicTypes. Ils se sont connus sur les bancs d'HEC, mais ont eu des parcours différents avant de créer ChicTypes. Etienne occupait le poste de directeur des Opérations de la marque Antik Batik avant de monter ChicTypes, et il travaillait dans le conseil en stratégie. Assez naturellement, Etienne prend en charge les achats et les opérations quand Antoine se concentre sur le marketing et le commercial.[hr]
Entretien avec Antoine Régis, qui revient pour Maddyness sur la genèse du modèle et les rouages de celui-ci.
Comment avez-vous eu l'idée d'utiliser ce modèle de distribution?
L’idée vient d’un constat partagé par Etienne et moi : nous étions entourés d’hommes qui n’avaient ni le temps, ni l’inspiration pour s’occuper de leur shopping, mais qui accordaient tous de l’importance au fait d’être bien habillés. Nous avons cherché à comprendre quelles étaient réellement les attentes des hommes en matière de mode et d’expérience d’achat et quels étaient leurs freins, et élaboré un modèle qui y répondait. Au même moment, des modèles similaires voyaient le jour aux Etats-Unis et ailleurs en Europe, confirmant donc nos premières intuitions.
Quels en sont les avantages et inconvénients?
C’est probablement le seul modèle qui réconcilie les 2 attentes principales des hommes : être bien habillés et passer le moins de temps possible à faire du shopping.
Les conseils de notre équipe de stylistes permettent de régler plusieurs problèmes : celui du choix des vêtements, des tailles (que les hommes connaissent assez peu), des coupes et aussi de la façon d’assortir les vêtements entre eux. Le paiement n’intervient qu’au moment du retour de la malle, permettant à nos clients d’avoir pu essayer les vêtements avant de les avoir achetés. Et notre logistique aux petits oignons (livraisons et retours gratuits, sur créneaux de 2 heures et en horaires étendus) répond à l’exigence de simplicité de nos clients. C’est aussi une façon d’acheter des vêtements qui correspond aux usages des hommes, qui ont tendance à acheter quelques fois par an plusieurs pièces à la fois.
Pour résumer, nous cherchons à simplifier au maximum l’expérience de shopping des hommes. Et il n’y a rien de plus compliqué que de rendre simple quelque chose qui est en réalité complexe. L’inconvénient du modèle de notre côté c’est donc sa complexité opérationnelle pour assurer un service de grande qualité à nos clients.
Gérez-vous beaucoup de retours? Y a-t-il des abus?
Les retours sont inhérents au modèle : nous envoyons à nos clients une dizaine d’articles et attendons d’eux qu’ils fassent leur choix parmi la sélection proposée par la styliste. Chaque malle envoyée à un client revient donc chez ChicTypes avec quelques pièces qui n’ont pas été conservées par le client. Même s’il arrive régulièrement que nos clients conservent l’intégralité de ce qui est envoyé.
Au cours de notre première année, nous avons connu très peu d’abus : nos clients sont respectueux - ce sont aussi des chic types. En revanche, les CGV sont très explicites et chaque pièce portée ou désétiquetée peut être facturée au client.
Habilleurs d'hommes...bientôt de femme?
Au risque de décevoir les nombreuses femmes de clients qui nous ont déjà posé la question : ce n’est pas au programme. Nous pensons que le service que nous proposons correspond mieux aux attentes des hommes que celles des femmes.
La startup qui vous impressionne le plus en ce moment?
Uber sans hésitation. Ils proposent un service ultra premium mais accessible à tous et c'est ce que nous avons cherché à faire sur la mode. Ils croissent à une vitesse impressionnante et lever 270 millions d'euros auprès de Google est en soi un exploit pour une startup, exploit bien mérité.