La startup qui veut révolutionner la restauration chez soi, en proposant de louer un chef à domicile, vient d'annoncer son lancement dans 4 nouveaux pays : le Luxembourg, l'Angleterre, la Suisse et la Belgique. Avec plus de 260 chefs à son actifs (avec 2 nouveaux chefs par jour), la Belle Assiette veut aujourd'hui voir plus grand et s'attaque au marché européen. Stephen Leguillon, co-fondateur de la jeune pousse, répond questions de la rédaction sur cette internationalisation et sur les futurs projets de l'entreprise :[hr]
Pourquoi avoir choisi ces pays pour internationaliser La Belle Assiette ?
Nous avons toujours eu l'ambition de construire une entreprise globale. À ce jour nous identifions de la demande dans la plupart des marchés internationaux. Cependant, développer l'entreprise dans plusieurs pays simultanément requiert un savoir-faire important. Nous allons donc profiter de ce trimestre pour apprendre et identifier les bonnes pratiques pour notre internationalisation.
Nous avons sélectionné la Belgique en premier car le pays est limitrophe (donc facile d'accès) et il est en zone SEPA. Cependant son marché contient des challenges importants : deux langues et cultures différentes et des habitudes culinaires variées. Ainsi nous allons apprendre comment gérer ces problématiques. Notre objectif est ensuite de se tourner rapidement vers la Suisse et le Luxembourg afin de capturer ces marchés.
Viendra enfin le Royaume-Uni où d'autres problématiques se présentent telles que la gestion d'une monnaie différente. Si nous parvenons à gérer tout cela sur les prochains mois, nous serons en possession d'un "playbook" efficace. Il sera alors plus facile de s'étendre vite et loin.
Quelles sont les erreurs à éviter pour s'y installer ?
Nous adoptons une stratégie très "lean". Nous avons décidé de limiter au maximum les investissements et de réagir rapidement face aux problèmes, plutôt qu'essayer de les anticiper vainement. Par exemple, nous avons sélectionné une vingtaine de Chefs en Belgique, sans avoir un membre de l'équipe qui parle flamand.
D'autres auraient pu tenter d'anticiper la réticence de certains Chefs face à une équipe de franco/anglophones en recrutant un collaborateur maîtrisant la langue flamande. Je conseille d'éviter cette approche et plutôt de prendre des risques, tout en restant très agile afin de réagir rapidement aux problèmes rencontrés.
Avez-vous des équipes sur place ? Quelles sont vos ambitions dans ces pays ?
Pour l'instant, aucune équipe n'est sur place. Cependant, notre fonctionnement nécessite une présence locale puisque nous avons un service qui génère beaucoup de contacts avec nos clients. Il nous faut également rester proches de notre communauté de Chefs, autant en online qu'en offline. Nous ouvrirons ainsi, quand l'activité le demandera, des bureaux sur place. Mais c'est encore prématuré. Cela varie aussi par localité, nous centraliserons sûrement les activités Benelux et France à Paris, alors que le notre activité au Royaume-Uni demandera une équipe séparée. L'ambition dans chaque pays est la même : créer une nouvelle catégorie de restauration.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Nous avons ouvert à l'international très tôt par rapport à notre pénétration dans notre premier marché, la France. Aujourd'hui, La Belle Assiette compte 260 Chefs en France, nous avons donc créé une densité sur notre plateforme qui nous permet d'honorer tout type de prestation culinaire, n'importe quand. La prochaine étape est donc d'apporter la clientèle à ces Chefs et donc nous allons commencer à communiquer à propos de notre service. A ce jour, nous n'avons pas encore fait de communication auprès de clients. En parallèle nous reproduisons bien sûr cette stratégie dans les quatre autres pays (Belgique, UK, Suisse et Luxembourg).
Quelles sont les autres actualités pour La Belle Assiette ?
Nous testons actuellement un service qui s'appelle "La Belle Assiette Tonight". Le principe est simple : un Chef qui n'a pas de réservations pour le soir même peut proposer un menu en "last minute", souvent à un prix réduit. Cela permet au Chef de trouver du travail, plutôt que d'avoir une soirée vide. Pour nous, c'est une façon de toucher une clientèle qui aurait sélectionné un restaurant en dernière minute. Je trouve ce canal de vente très intéressant pour les Chefs et les clients, nous verrons bien si cela prend.