Voilà 9 mois que Thomas Nanterme et Brice de Matharel sillonnent le monde dans le cadre du W Project, à la rencontre des entrepreneurs français expatriés. Après 7 pays visités, 50 entrepreneurs, les deux globe-trotters posent leurs backpack au coeur de la sillicon Valley pour prendre de la hauteur et faire un premier bilan à mi-parcours.[hr]

Vous êtes à mi-parcours de votre tour du monde des entrepreneurs français à l'étranger, quel premier bilan en tirez-vous ?

Le bilan à mi-parcours, un peu plus aujourd'hui (2/3 du voyage), est extrêmement positif. Nous avons rencontré aujourd'hui près de 50 entrepreneurs dans 7 pays différents. Nous en avons retenu essentiellement 3 choses pour ceux qui souhaiteraient entreprendre à l’étranger.

  • Les entrepreneurs que nous avons rencontrés sont passionnés. Par leur entreprise, par les pays où ils sont, par la vie qu’ils mènent. Et c’est pour cela qu’ils ont réussi à surmonter les difficultés d’une implantation dans un pays étranger. Cette passion a su les porter ce qui nous amène à dire "partez pour les bonnes raisons", par envie et non par obligation.
  • Il faut préparer son arrivée dans un pays étranger pour entreprendre. Parler la langue locale est toujours un énorme plus quand ce n’est pas un pré-requis. Être informé sur les pratiques business, la manière de mener des affaires, le climat, l’environnement économique. Partir à l’étranger se prépare, s’anticipe et ne peut pas se faire de la même manière partout.
  • Entreprendre à l’étranger n’est pas plus facile qu’en France, chaque pays présente ses facilités et ses difficultés. Quand les démarches sont simples, la concurrence est rude. Quand la bureaucratie ralentit la création de l’entreprise, il existe des niches encore inoccupées dans le pays et l’impératif d’innovation est moins présent !

Au delà de ces enseignements, nous avons découvert des hommes et des femmes qui représentent la France dans le monde et sont souvent de véritables ambassadeurs du pays. Ils maîtrisent la langue du pays et sont mieux intégrés dans la communauté locale que des expatriés qui sont de passage pour 2 ou 3 ans. À ce titre, ils représentent une véritable force pour notre pays.

Nous avons également été frappé d’entendre énormément parler de Lean Startup pendant ce voyage. Une pratique mise en application par beaucoup d’entrepreneurs.

Nous en retenons 3 points.

  • Parler de l'idée à beaucoup de monde autour de soi dès le début du projet
  • Tester le projet en commençant directement de petites productions, au moment de l’idée, pour voir si le marché répond et réussir à faire « ses 100 premiers euros »
  • Ne pas se perdre pendant des mois en réflexions sur le projet et le lancer le plus rapidement possible une fois l’idée validée

En ce qui vous concerne, quel pays vous a le plus donné envie d'entreprendre, conformément à votre personnalité et votre culture ?

Brice : J’ai trouvé que Singapour était un pays très intéressant pour l’entrepreneuriat. J’ai un attrait pour les nouvelles technologies et Singapour souhaite les pousser au maximum pour conserver un avantage dans la zone. De plus, la stratégie de développement est claire et accessible à chacun au ministère de l’économie. Chaque entrepreneur est donc libre d’aller consulter les besoins que la ville pourra avoir d’ici 15 ou 20 ans et planifier lui aussi sa stratégie. Enfin, les démarches sont assez simples à la création et font de Singapour une ville de plus en plus dynamique au niveau de l’entrepreneuriat. Après, nous venons d’arriver dans la Silicon Valley et cela a également l’air très intéressant ici !!

Thomas : J’ai été frappé par le dynamisme de la Turquie et notamment d’Istanbul. A seulement 3 heures de vol de Paris se trouve un marché au potentiel énorme, véritable carrefour entre Orient et Occident. La Turquie c’est plus de 70 millions d’habitants dont plus de la moitié à moins de 30 ans. Là-bas l’écosystème startups est en plein boom, porté par le développement du e-commerce et un taux de pénétration d’internet comparable aux grands pays européens. Ce développement est favorisé par le gouvernement qui vise la 10ème place des puissances économiques mondiales à l’horizon 2020. Ajoutez à cela une qualité de vie assez exceptionnelle, voilà un pays qui me donne envie d'entreprendre.



Quelles sont vos prochaines destinations avant votre retour en France ?

Nous venons d’arriver dans la Silicon Valley et avons 3 semaines pour comprendre le fonctionnement de cette zone, rêve de tout entrepreneur (date du 1er au 25 novembre). Nous avons déjà planifié quelques rendez-vous avec des entrepreneurs Français mais allons également essayer d’aller à la rencontre des géants de la région (Google, LinkedIn,…) et de mener l’enquête sur l’écosystème entrepreneurial et son avenir ici. Nous partirons ensuite pour le Mexique, puis l’Argentine et le Brésil pour terminer notre édition du projet. Nous avons hâte de voir le fonctionnement de ces pays en comparaison avec ceux d’Asie, où nous avons passé les 5 derniers mois.

Et après ? Le W Project continue ? Une fois la main passée, où et sous quelle forme allez-vous entreprendre ?

Le W Project est une histoire qui va s’écrire dans le temps. C’était notre volonté au départ et 2 nouvelles équipes sont en préparation pour l’année prochaine. Nous sommes ravis car les deux équipes affinent notre concept. Edgar, Louisa et Johann vont partir à la rencontre des entrepreneurs Français de l’économie créative ([email protected]) pendant que Ludovic et François vont se concentrer sur les entrepreneurs de l’économie solidaire ([email protected]). Ils sont aujourd'hui en pleine préparation du projet, recherche de sponsor et nous réservent quelques surprises très prochainement.

De notre côté, nous ne comptons pas en rester là non plus. Nous avons également évolué sur le développement initial que pouvait avoir l’association et pensons qu’elle a un rôle prépondérant à jouer en France. Plutôt que de créer une plate-forme en ligne pour les entrepreneurs dans le monde, nous souhaitons donner un côté plus événementiel au projet, en France directement, car nous nous rendons compte que c’est dans notre pays que nous devons informer l’entrepreneur des possibilités de l’international. Nous sommes en train de travailler sur ce projet également et pourrons vous en parler plus en détails en début d’année prochaine !

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Lire l'interview du mois de mars : [Témoignage] Ils font le tour du monde pour comprendre les entrepreneurs français expatriés