Innover n’est plus une question pour nos entreprises, c’est devenu une véritable nécessité. Jusqu’ici cette composante se développait généralement en interne. Mais avec l’arrivée du numérique et de concurrents plus agiles, les règles ont changé. C’est pour cela que nos entreprises s’ouvrent sur le monde extérieur et entrent dans une démarche d’Open Innovation. C’est le cas d’Air Liquide qui a lancé i-Lab un laboratoire pensé pour accélérer l’innovation avec notamment, l’aide de startups dont Airboxlab. Rencontre.
Il faut admettre que les forces et intelligences issues de l’entreprise sont bien moins puissantes que celles présentes à l’extérieur. Alors pourquoi ne pas s’appuyer sur le monde entier pour innover et inventer de nouvelles choses ?
C’est en partant de ce constat qu’est né i-Lab, laboratoire « des nouvelles idées » du groupe Air Liquide. Il contribue chaque jour à accélérer l’innovation et explorer de nouveaux marchés via cette structure de réflexion («Think-tank») et d’expérimentation («Corporate Garage») de nouvelles idées.
« iLab vient en support aux différentes entités Innovation et branches d’activité du Groupe AirLiquide pour développer de nouvelles offres, produits et technologies. » Jean-Pierre Pélicier, Directeur Open Innovation i-Lab.
Situé à Paris, le i-Lab s’appuie sur les équipes des différents sites de R&D du Groupe, notamment en Europe, aux Etats-Unis et en Asie. Il travaille à la fois sur des sujets de court terme et de long terme. Connecté à l’écosystème mondial de l’innovation, le i-Lab a notamment pour vocation de nouer des partenariats avec des startups en s’appuyant sur ALIAD, l’investisseur stratégique de capital-risque d’Air Liquide.
Les startups au pays du géant Air Liquide
Depuis quelques années, Air Liquide a donc développé ses relations avec les startups. Une collaboration qui lui permet d’accéder rapidement à de nouvelles technologies et offre aux startups la possibilité de se développer plus rapidement. (Cf Aliad, l’investisseur de capital risque d’Air Liquide)
Plus récemment, l’i-Lab d’Air Liquide a créé un incubateur de startup en partenariat avec Paris Région Lab sur la thématique de la qualité de l’air. Cet incubateur « Respirer dans la ville » accueille déjà Airboxlab, AirSerenity, Natural Grass et Partnering Robotics.
Cette collaboration permet au i-Lab de détecter les nouvelles technologies dans le domaine de la qualité de l’air. C’est une manière de capter et de comprendre de nouvelles tendances.
Les technologies développées par ces quatre startups sont actuellement en phase de test en interne et pourraient offrir des perspectives de diversification pour Air Liquide.
Airboxlab par exemple a mis au point un objet connecté capable de mesurer la qualité de l’air intérieur grâce à des capteurs embarqués. L’application associée, disponible sur smartphone et tablette, offre une lecture en temps réel des résultats permettant d’optimiser la qualité de l’air intérieur.
« Nous avions été accepté dans un incubateur e-santé et lorsque nous avons appris le lancement de cet incubateur corporate AirLiquide, nous avons trouvé le sujet plus en lien avec l’expertise que nous développons » Jacques Touillon, Fondateur d’Airboxlab
Au sein de l’incubateur Respirer dans la Ville, Airboxlab peut s’appuyer sur le savoir-faire de Paris Région Lab et sur les compétences techniques et commerciales des équipes Air Liquide. Pour le i-Lab, ce partenariat avec ces jeunes entreprises permet de renforcer les liens avec l’écosystème des startups, de détecter des technologies de rupture et de créer de nouvelles collaborations.
L’autre intérêt majeur réside dans la possibilité de tester les technologies sur le territoire francilien et sur les sites Air Liquide.
Les clés d’une collaboration à succès
Il est trop tôt pour mesurer les retombés de cette collaboration, mais la relation avec Air Liquide a permis à la jeune pousse d’anticiper en travaillant sur des hypothèses d’expérimentation à l’aide de leur appareil, tout en faisant de la sensibilisation au sein du Groupe Air Liquide.
La grande entreprise s’appuie sur cette startup pour accéder rapidement à de nouvelles technologies. Cette dernière bénéficie quant à elle de la puissance, de l’expérience et du réseau de la grande entreprise pour lui permettre de se développer rapidement.
« Les jeunes pousses ont cette capacité à amener les grands groupes hors de leur cœur de métier, à leur apporter de la rupture. » » Jean-Pierre Pélicier, Directeur Open Innovation i-Lab.
Du point de vue du grand groupe, la collaboration avec des startups demande d’adapter ses procédures, d’aller vite, car il y a beaucoup d’asymétrie entre startups et grands groupes.
Il faut avant tout être capable de remettre en cause les process de son entreprise et la méthodologie de l’innovation en décloisonnant les compétences et en favorisant l’expérimentation, source d’itérations au sein des startups.
En bref, l’Open Innovation est un modèle donnant-donnant. La collaboration est bénéfique pour les deux parties : pour le grand groupe, il s’agit d’accéder rapidement à de nouvelles technologies, pour la startup, de se développer plus rapidement.