Maddyness met en avant tous les mois, un entrepreneur du secteur culturel qui révolutionne le secteur. Le quatrième de cette série de portrait, Laurent Mauriac, fondateur de Brief.me, une startup hébergée à Créatis, la résidence d’entreprises culturelle de la Gaîté lyrique, se prête au jeu et nous parle d’une startup qui veut vous permettre de comprendre l'actualité en un clin d'oeil tous les soirs avec une newsletter qui ne manque pas de panache. Envie d’en savoir plus ? Brief.me vous offre les 15 premiers jours de son service en passant par ici.


Tu peux nous faire une courte présentation de l’équipe ?

Nous sommes quatre fondateurs, tous impliqués dans le lancement du projet et la vie de l'entreprise. Damien Cirotteau travaillait avec moi à Rue89 dont il était le directeur technique. J'ai rencontré Jean-Christophe Boulanger au Spiil (Syndicat de la presse indépendante d'information en ligne) dont il est aujourd'hui le président. Il s'occupe des aspects financiers et juridiques. Le studio de design et de production de web-documentaires Upian est également actionnaire et se charge de tous les aspects graphiques et de l'ergonomie.

En ce qui me concerne, j'ai été douze ans journaliste à Libération avant de cofonder Rue89 que j'ai quitté en juin pour le projet. Je fais à Brief.me ce que je considère être mes deux métiers : journaliste et entrepreneur. Nous nous sommes entourés d'une équipe de journalistes, permanents et pigistes. Nous avons également eu le renfort d'un développeur pour la conception du site.

Brief.me, c’est quoi ?

Brief.me est une réponse à un problème auquel nous sommes de plus en plus nombreux à être confrontés, surtout si nous avons des journées bien remplies : se retrouver noyé dans la surabondance des informations disponibles. Elles arrivent de toute part : réseaux sociaux, alertes, comme si nous devions être informés à chaque instant de tout ce qui se passe. Nous avons ressenti le besoin de remettre au premier plan une fonction journalistique un peu délaissée, celle du choix, du tri, de la hiérarchisation, de la mise en perspective. Nous le faisons au moyen d'un rendez-vous quotidien, chaque soir, à 18h30, articulé autour de plusieurs rubriques allant du rappel des principales informations du jour à l'explication d'un sujet en passant par des informations plus décalées, sans être anecdotiques, et un conseil pratique.

Qu'est-ce ça signifie pour toi être un "entrepreneur culturel" ?

Nous sommes plutôt engagés dans le champ médiatique mais je ne pense pas que le sens soit différent. C'est me semble-t-il une double responsabilité, celle de réussir un projet entrepreneurial, comme dans tous les domaines. C'est en plus une responsabilité particulière vis-à-vis de son public, ou plutôt une ambition, celle de les enrichir dans leur vie personnelle.

Les médias font-ils leur révolution ?

Oui, et on est loin d'en voir la fin. Dans les médias, beaucoup d'entreprises se retrouvent la situation d'un trapéziste qui a quitté le trapèze de l'ancien modèle mais n'a pas encore attrapé celui du nouveau modèle. La révolution numérique donne moins de poids aux marques établies et laisse plus de chance à des nouveaux entrants. Le secteur des médias avant le Web était assez verrouillé avec de fortes barrières à l'entrée.

"On entend souvent que le journalisme est menacé par cette révolution. Je pense le contraire" Laurent Mauriac

On entend souvent que le journalisme est menacé par cette révolution. Je pense le contraire. A mesure que l'information se démultiplie, les professionnels capables de la recouper, la valider et la présenter avec clarté et précision apporteront une valeur de plus en plus précieuse.

Le choix de Creatis ?

Le choix d'un incubateur ou d'un espace de coworking était pour nous une évidence : nous sommes une structure naissante. Nous avons besoin de réactivité et de souplesse. Jean-Christophe Boulanger avait déjà ses bureaux à Créatis. Nous avons rencontré l'équipe. Je crois que notre projet les a intéressés.