Le cabinet Deloitte vient de sortir une étude qui répertorie les grandes tendances et les nouveaux challenges que soulève l’utilisation de la Data et de l’Analytics pour l'année 2015. La rédaction de Maddyness s'est penchée sur cette étude et vous livre les 5 grandes tendances pour l'année qui vient.


Big Data : la preuve par l'expérimentation

A l'instar de la prochaine Startup Keynote qui se tiendra Jeudi à la Gaité Lyrique (Paris) sur le thème de la Data, le Big Data s’annonce comme l’une des fortes tendances en 2015. De nombreuses entreprises sortent de l’attentisme : la digitalisation les submerge de données, tandis que la crise les incite à en tirer meilleur parti pour capter de la croissance ou améliorer leurs marges. Elles entrent donc en phase expérimentale, souvent sans attendre d’avoir résolu toutes les questions stratégiques, organisationnelles ou technologiques soulevées par le Big Data. En mode pilote, elles cherchent à identifier de façon empirique des cas d’usage profitables. Que ces tentatives aboutissent ou échouent, les entreprises engrangent de l’expérience et en tirent de précieux enseignements tels que l’importance de la pluridisciplinarité.

L'extension de la performance et de la connaissance métier grâce à l’Analytics

Les Analytics se démocratisent au sein des entreprises, notamment grâce au développement de nouveaux outils qui favorisent leur prise en main par des non-spécialistes, comme par exemple les outils de Data-Visualisation. Les métiers et diverses fonctions (Finance, RH, Achats, etc.) inscrivent ces approches analytiques au cœur de leurs enjeux, convaincus qu’elles recèlent leurs futurs gains de performance. De plus, le croisement de données toujours plus hétérogènes et volumineuses, de même que les approches collaboratives, élargissent les perspectives. Enfin, le rayon d’action des Analytics s’étend : au-delà de la description, la prédiction, voire la prescription, sont désormais accessibles marquant ainsi le début de l’ère des « Big Analytics ».

La gouvernance des données : préoccupation majeure des entreprises

L’inflation du volume de données dont disposent les entreprises pose des problèmes tels que l’envolée des coûts de stockage, « l'infobésité » nuisible à l’extraction d’intelligence, la conformité réglementaire ou la sécurisation… De plus en plus d’entreprises prennent conscience de ces enjeux et s’en saisissent. Ainsi, assurer une gouvernance appropriée des données est devenue une priorité. La première étape consiste à localiser les données, souvent dispersées entre les collaborateurs, voire détenues par des partenaires. Puis il faut déterminer leur valeur actuelle, mais aussi éventuellement future. Enfin, il convient de fixer les responsabilités et les règles d’usage, tout en favorisant l’autonomie et l’innovation. La nomination d’un « chief data officer » peut aussi être une piste intéressante à suivre.

La monétisation des données : vers de nouveaux business modèles

Dans plusieurs secteurs précurseurs (télécoms, services financiers,...), les entreprises prennent conscience de la valeur de leurs données pour des partenaires externes. Elles testent des modèles économiques qui leur permettraient de générer des revenus additionnels, tout en respectant un cadre réglementaire évolutif et les aspirations de leurs clients en matière de respect de la confidentialité. L’agrégation de données, afin de les rendre anonymes, ou la prestation de services d’analyse de données constituent quelques-unes des solutions de monétisation mises en œuvre. Des pure players apparaissent également afin d’acquérir, de recouper et d’enrichir les données, avant de livrer des analyses clés en main.

« L’année 2014 a confirmé l’intérêt croissant pour la donnée au sein des organisations, du secteur privé comme du secteur public, et ce, quel que soit la taille et le domaine d’activité. Pour autant, le  mouvement n’est pas encore généralisé. Avec des entreprises qui continuent de capter et de stocker de plus en plus de données, les réflexions se poursuivent suscitant de nombreuses questions et de fortes attentes. En 2015, on envisage aussi un fort développement des usages de l’analytique dans tous les métiers des entreprises confirmant ainsi un vif intérêt pour la transformation des données en connaissances. »  estime Reda Gomery, Associé responsable Data et Analytics chez Deloitte.

Open Data & Open Innovation : partager ses données pour créer de la valeur

En matière de Data, les frontières interne/externe s’estompent et les approches collaboratives se multiplient. Ces dernières peuvent associer par exemple le secteur public et le secteur privé : des collectivités et des opérateurs publics partagent leurs données en vue de dynamiser leur territoire ou d’améliorer leur qualité de service. Encore hétérogènes et peu structurées, ces initiatives sont appelées à se rationaliser. Par ailleurs, des entreprises mutualisent leurs données au sein de « régies » pour enrichir leurs offres respectives. Enfin, de grands groupes sollicitent des étudiants ou des Startups à l’occasion de challenges « d’open innovation » ou de « hackathons ».

2015, sera donc l'année de la Data et de l'Analytics ou tout du moins de l'accélération de son développement et de ses applications. Ne manque plus qu'une prise de conscience globale dans le monde de l'entreprise pour véritablement faire bouger les lignes et faire rentrer bon nombre de sociétés dans l'univers de la Data...

Pour aller plus loin : Big data is better data

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