Maddyness et Google lancent le projet Moonshot pour mettre en lumière les startups les plus prometteuses des villes de Nantes, Bordeaux, Lille, Lyon et Montpellier. Pour cette troisième étape, cap sur Montpellier avec les lauréats sélectionnés par les jurés Rachel Delacour, startup evangelist chez Zendesk, Laurent Biasetti, directeur délégué à la French Tech et Christophe Greuet, journaliste Tech pour Midi Libre.

Montpellier est probablement un territoire trop discret. Pourtant, labellisé French Tech dès la première heure, de très jolies succès entrepreneuriaux s'y bousculent : BIM Analytics (racheté par Zendesk), PrivateSportShop, Teads, Matooma... Aujourd'hui le terreau montpelliérain est plus que fertile pour les startups qui y élisent domicile.

Temps clément, écosystème solidaire, les startups y oeuvrent dans des domaines diversifiés. La métropole a d'ailleurs obtenu sept réseaux thématiques sur les neuf proposés par la French Tech : e-santé, objets connectés, e-éducation, technologies vertes, fintechs, cybersécurité,  e-commerce, sport et alimentation.

Des années d'accompagnement

Côté accompagnement, les startups peuvent compter sur la figure de proue de l'incubation montpellièraine, le BIC (Business Innovation Center). Créé en 1987, il est classé depuis 2014 4ème du top 10 mondial des incubateurs par l'UBI Index et accueille chaque année des dizaines de jeunes pousses sur ses trois sites : Cap Alfa, Cap Omega et MIBI. En 2016, Numa y a également ouvert son programme d'accélération, mené par l'entrepreneur et investisseur Arnaud Laurent.

Impossible de parler de soutien et d'accompagnement sans nommer le géant informatique américain Dell, qui y a implanté son siège social Europe du Sud il y a 25 ans et qui joue aujourd'hui pleinement son rôle de mentor auprès des entrepreneurs locaux. L'entreprise a ainsi créé son programme "Dell For Entrepeneurs" et offre ainsi aux sociétés locales son réseau, son expertise mais aussi ses locaux. En partenariat avec l’association d’insertion Face Hérault, Dell a également créé l’école numérique "Up To". qui a déjà formé deux promotions de développeurs web.

Et un plan d'urbanisme tourné vers l'innovation

En 2017, Montpellier a inauguré son bâtiment totem, dans l'ancienne mairie, pré-requis de toute labellisation French Tech. En plein centre ville, proche de la gare, ce bâtiment, qui accueille une quinzaine d'entreprises n'est que la premier pierre d'un projet qui verra le jour dès 2018 non loin de là avec la création d'un nouveau quartier innovant autour de la gare TGV. Le quartier Cambacérès, pensé comme une véritable vitrine de la ville, accueillera notamment une Halle numérique, qui pourra accueillir des centaines de startups sur une surface pouvant aller de 8 000 à 12 000 mètres carrés.Fortement tourné vers l'enseignement supérieur, ce quartier acceuillera également une école numérique et la nouvelle Montpellier Business School.

Des forces qui permettent à l'écosystème de se développer sereinement et qui commence à donner naissance à des pépites qui ont du poids, comme l'illustre la sélection des 3 startups finalistes retenues pour la ville de Montpellier : CodinGame, Care Labs et Revinax.

CodinGame

Créée en 2012 par Frédéric Desmoulins, Nicolas Antoniazzi et Aude Barral, la startup montpelliéraine souhaite faire du code un jeu. Partant du constat que la programmation informatique était pour la plupart de ses aficionados un plaisir, ces trois entrepreneurs ont fait le pari de concevoir des jeux vidéo en ligne dont les solutions se trouvent à travers des exercices de code.  Le site, lancé en 2014, réunit aujourd'hui plus d'1 million de développeurs dans 175 pays, et permet de s'exercer gratuitement dans 23 langages informatiques. Avec CodinGame, la gamification de la formation va encore plus loin car le site propose aussi aux marques en recherche de talents de déployer des jeux sur mesure afin de détecter les meilleurs développeurs directement sur la plateforme. À ce jour, la startup compte notamment parmi ses clients Nintendo, Warner Bros, Nasdaq ou encore eBay.

Le mot du jury :

Précurseur dans le serious game qui a rassemblé plusieurs centaines de milliers d'utilisateurs à travers le monde afin de les les sensibiliser/former au codage. De plus les codingame permettent de détecter les codeurs à potentiels et de faciliter leur recrutement par les entreprises en recherche de compétences. En cinq ans, les fondateurs ont su développer et adapter un projet de plateforme globale adopté par plusieurs dizaines de milliers d'utilisateurs dans le monde, et être utile aux clients de la société, tous venus des milieux de la tech. La startup vient par ailleurs de lancer sur un but non lucratif Tech.io, une plateforme collaborative de formation à la programmation ouverte à tous.

Care Labs

Startup emblématique de l'innovation sociale, Care Labs développe et édite depuis  2014 des titres prépayés sur-mesure et des services e-santé innovants, comme le Chèque Santé, développé sur le même principe que le Chèque Repas afin de régler les prestations de santé non prises en charge par le régime obligatoire. Co-fondée par Vincent Daffourd et Emmanuelle Gagnepain, la startup vise les 50 salariés d'ici mi-2018 et a annoncé pour cela à la rentrée son déménagement au Liner à Pérols (34) après toutes ces années passées au Business Innovation Center (BIC) de Montpellier. Ce changement sera aussi pour elle l'occasion d'accueillir des startups potentiellement partenaires dans le domaine de la e-santé sur son plateau de 820m2.

Le mot du jury :

Ce qui nous touche chez Care Labs ce sont les valeurs portées par l'entreprise en tant qu'acteur de l'innovation sociale. Il faut aussi saluer les efforts et le financement que l'équipe a réussi à lever pour accélérer son développement à l'étranger. Le fondateur a bien compris la vitesse à laquelle il doit exécuter, là où beaucoup restent très franco-francais...il est d'ailleurs une personnalité inspirante qu'il faut connaître !


Revinax 

Utiliser la réalité virtuelle dans les blocs opératoires ? Oui, pour s'entraîner ! C'est le pari de Revinax, qui concçoit des expériences immersives qui plongent les utilisateurs (médecins, internes, urgentistes, chirurgiens, radiologistes...) dans des situations concrètes. Des tutoriels nouvelle génération qui permettent de se former de la manière la plus efficace possible grâce à la stimulation de tous leurs sens, et qui leur permettent de répéter le même geste à l'envi, jusqu'à ce que celui-ci soit mémorisé. Les images utilisées sont celles de situations réelles, filmées en 3D haute définition pour une immersion totale.

En outre, la startup a réalisé une première mondiale en novembre 2017 au CHU de Montpellier avec une opération de chirurgie ouverte aidée par la réalité mixte. Le chirurgien, muni de lunettes de réalité virtuelle, pouvait ainsi, lorsqu'il baissait les yeux, voir son patient et lorsqu'il relevait la tête, voir apparaître sous ses yeux quantité d'informations utiles pour améliorer son acte.

Le mot du jury :

Réalité virtuelle et mixte pour dans le domaine médical lors d'opération. Révinax a développer une VR pour la formation professionnelle. Ses premières applications sont dans le domaine médical. Ainsi le Medecin peut pratiquer son opération tout en ayant des informations en temps réel sur le patient ou sur le geste chirurgical à effectuer. la formation en VR permet de faciliter la mémorisation de gestes complexes !

C'est à votre tour de jouer ! Pour offrir à l'une des startups montpelliéraines une place en finale du Projet Moonshot, votez pour votre pépite !