Lancé à l’initiative du Boston Consulting Group, Mobility Nation est un groupe de travail autour de la mobilité du futur. Celui-ci vient de dévoiler 24 recommandations à destination des filières industrielles et des pouvoirs publics, afin de faire évoluer la mobilité en Ile-de-France d'ici les Jeux Olympiques 2024. Son objectif final : permettre à l'agglomération de devenir la première en Europe à réinventer sa mobilité à l’horizon 2030. 

Alors que 56% des Franciliens ont, au moins une fois par semaine, des difficultés dans leurs déplacements, il est grand temps de réinventer la mobilité en Ile-de-France. Le groupe de travail Mobility Nation, porté par le Boston Consulting Group, réunit 17 acteurs de la mobilité francilienne parmi lesquels AXA, ENGIE, Europcar Groupe, UBER, ou encore les startups BlaBlaCar, Seabubbles, et Stuart. Celui-ci publie aujourd’hui un livre blanc, dans lequel il propose 24 recommandations qui pourraient permettre à l'Ile-de-France de redessiner ses transports ces prochaines années. 

À relire : Autonomes, partagés et/ou zéro émission…. À quoi ressembleront nos transports en 2030 ?

Les 24 propositions à découvrir

Déverrouiller et accélérer la mise en œuvre à grande échelle des ruptures technologiques

  •  "Créer, standardiser et ouvrir au plus vite les données d’offre de mobilité en temps réel et les données des véhicules, pour favoriser l’innovation et la création de plateformes de mobilité intégrées, tout en garantissant par défaut l’anonymisation et la protection des données à caractère strictement confidentiel"
  • "Encourager les expérimentations à grande échelle de véhicules autonomes, à la fois navettes et voitures, et de nouveaux modes en conditions réelles et utiliser l’échéance des Jeux Olympiques de 2024 comme une vitrine mondiale"
  • "Moderniser les infrastructures existantes : renforcement du réseau de télécommunication pour qu’il soit capable de supporter des flux de données toujours plus importants"
  • "Renforcer et standardiser l’infrastructure électrique (y compris les batteries) pour faciliter le développement de la mobilité électrique et son approvisionnement énergétique. Améliorer la connectivité du réseau (bidirectionnelle) pour permettre l’optimisation de la mobilité et du réseau électrique (Smart Charging, Vehicle To Grid)"
  • "Permettre l’accueil des véhicules autonomes à grande échelle sur les infrastructures routières en lançant un plan de modernisation des axes structurants du réseau routier et en adaptant les exigences réglementaires en matière de sécurité routière"
  • "Adapter les règles de responsabilité et d’indemnisation pour prendre en compte l’essor des véhicules autonomes ainsi que des mécanismes d’aide automatisée à la conduite"
  • "Renforcer les efforts en matière de cyber-sécurité des transports pour éviter que demain des piratages informatiques bloquent les véhicules connectés et autonomes, et donc la mobilité des territoires"

Intégrer les ruptures technologiques et d’usage dans une offre de comodalité attractive et pertinente à l’échelle de l’Ile-de-France

  • "Optimiser le transport collectif régulier (Transilien, RER, métro, bus, tramway, autocars express) sur les axes où il est pertinent et faciliter l’usage des autres modes quand le transport collectif n’est plus pertinent"
  • "Encourager le développement du transport à la demande avec chauffeur (taxi/VTC) en réduisant les contraintes sur l’offre de mobilité"
  • "Faciliter un développement cohérent d’offres d’auto-partage, de véhicules en libre-service et de services de covoiturage"
  • "Expérimenter en conditions réelles d’opération la mise en place de services de navettes autonomes à la demande et partagées, en complément ou en remplacement de services de transport collectifs réguliers"
  • "Etudier le potentiel de mise en place de mécanismes incitatifs (partage dynamique de voies, tarification dynamique de type péage urbain) pour permettre de limiter l’usage individuel de la voiture aux zones où elle est le mode le plus adapté, et limiter demain l’usage à vide des voitures autonomes"
  • "Lancer une campagne de sensibilisation aux coûts et externalités des différents modes de transport (y compris nouveaux services de mobilité à la demande), pour l’utilisateur et pour la collectivité, pour aider les utilisateurs à choisir les modes les plus pertinents et attractifs"
  • "Anticiper l’arrivée des modes disruptifs (drones, navette fluviale rapide…), faciliter leur financement et définir une feuille de route pour leur intégration"
  • "Créer de vrais hubs de mobilité pour permettre aux utilisateurs de changer de mode facilement et à un prix compétitif, et notamment passer de la voiture particulière ou du transport à la demande au transport collectif régulier"
  • "Faciliter l’interopérabilité et promouvoir l’intégration entre les systèmes d’information, de réservation et de billettique des différents services de mobilité pour susciter le développement de plateformes de mobilité intégrées (y compris paiement) dans une logique de « Mobility as a Service »"
  • "Faire évoluer le modèle d’assurance et d’assistance pour s’adapter aux nouveaux usages et à l’intermodalité (notamment le passage de la propriété à l’usage et la tarification à la consommation)"
  • "Adapter les contraintes sur le design et la taille des véhicules et repenser le modèle de conception des véhicules pour les nouveaux usages Faire évoluer le modèle d’assurance et d’assistance pour s’adapter aux nouveaux usages et à l’intermodalité (notamment le passage de la propriété à l’usage et la tarification à la consommation)"
  • "Appliquer les mêmes principes que pour le transport de personnes au transport de marchandises  : plateformes multimodales, infrastructures intermodales et mécanismes incitatifs. Expérimenter le transport autonome sur le transport de marchandises"

Créer un modèle d’organisation « à la française » et structurer un nouvel écosystème

  • "Mettre en place une gouvernance unifiée de la mobilité à l’échelle de l’aire urbaine pour l’organisation de l’offre de transports collectifs réguliers, la gestion des infrastructures de mobilité, l’intégration des services de transport à la demande (taxi / VTC, covoiturage, auto-partage, libre-service, navettes autonomes à la demande) dans des solutions intermodales et la coordination des décisions en matière de mobilité et d’urbanisme (proposition BCG)"
  • "Encourager le partage d’expertise entre les acteurs privés, les pouvoirs publics et les utilisateurs pour les choix d’aménagement urbain et l’optimisation des flux en temps réel"
  • "Favoriser l’émergence d’un écosystème complet pour la mobilité à horizon 2030 impliquant tous les types d’acteurs : grands groupes, start-ups, instituts de recherche et pouvoirs publics"
  • "Focaliser le rôle des pouvoirs publics sur la création des conditions favorables à une mise en concurrence saine, adaptée à chaque métier (plateformes de mobilité, opérations de transport, infrastructures) et à chaque mode (transport collectif régulier, transport à la demande), pour promouvoir l’innovation et améliorer la qualité de service au bénéfice des utilisateurs"
  • "Mettre en place une stratégie de reconversion et un plan de formation aux nouveaux métiers de la mobilité avec Pôle Emploi pour accompagner les changements induits sur le marché du travail"

Pour une grande majorité des propositions établies par Mobility Nation, le coût de mise en place de chaque projet reste inférieur à quelques centaines de millions d'euros, voir quelques millions. Seules la troisième, la quatrième, la cinquième, la huitième et la dixième proposition, le coût serait bien plus conséquent : plus d'1 milliard d’euros par projet. 

Envie de savoir à quoi ressemblera le transport de demain ? Rendez-vous le 1er février 2018 au CENTQUATRE-Paris pour la Maddy Keynote 2018

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