Autonomy est un nouveau festival dédié à l'innovation dans le secteur de la mobilité urbaine. L'évènement se déroulera à Paris du 6 au 9 octobre, sur le site de la Grande Halle de la Villette. Ross Douglas, fondateur d'Autonomy, a livré à Maddyness sa vision du futur de la mobilité urbaine.
Créé en 2015 par Ross Douglas, Autonomy est composé d’entrepreneurs spécialisés dans l’événementiel, le marketing et les politiques urbaines. Le collectif, créateur de l'évènement éponyme, souhaite influer sur le paysage de la mobilité et du transport. De Londres à Taïwan, l'équipe internationale parcours le monde à la recherche d’innovations à faire découvrir.
Pour Ross Douglas, il s'agit de "changer la façon dont nous nous déplaçons". C'est dans cette optique qu'il a décidé de créer Autonomy. Après de multiples séjours à l'étranger, aux États-Unis, en Inde ou encore en France, il a pris conscience des enjeux de la mutation de la mobilité urbaine. Avec cette startup, il a voulu créer "une plateforme d'échange qui n'appartient ni à l'industrie du transport ni aux autorités en charge de ce secteur afin d'assurer un débat pérenne". En ce sens, il a souhaité rassembler acteurs de la mobilité, entrepreneurs et également décideurs politiques.
" Le changement ne peut naitre que de la collaboration : entre ces différents protaganistes, mais également entre les états "
Ross Douglas, fondateur de Autonomy
Autonomy est ainsi un événement unique, entre technologie et lifestyle. Le but est de devenir une vitrine de l'innovation en mobilité urbaine. Au delà de l'écosystème entrepreneurial, il aspire à réunir en un même lieu acteurs politiques et experts. Durant trois jours, du 7 au 9 octobre, les dialogues devraient permettre de chercher des solutions pour mieux circuler dans des villes plus durables.
Conscient des différentes problématiques locales liées à la mobilité en ville, Ross Douglas explique que les solutions innovantes que l'on connait aujourd'hui (covoiturage, utilisation de big data, véhicule autonome etc.) ne peuvent être efficacement appliquées partout. "Aux États-Unis, la problématique de la mobilité urbaine a rapidement été adressée. Mais en Europe, les solutions sont bien plus diversifiées. Elles conviendraient mieux, par exemple, à la situation indienne, à New Delhi notamment" illustre-t-il.
D'après le fondateur d'Autonomy, l'enjeu du futur de la mobilité ne saurait être efficacement adressé qu'avec la collaboration. Il prône la collaboration des différents acteurs du secteur, expliquant que, si l'innovation technologique est présente, il faut également que les décideurs politiques adaptent la législation à cet effet. "Les autorités politiques doivent s'impliquer" déclare-t-il ainsi.
Plus encore, il n'oppose pas les deux grands pôles d'innovation que sont l'Europe et les États-Unis. Il considère les États-Unis comme un point névralgique en terme d'innovation technologique, "mais les solutions qui y sont développées ne sont bien souvent efficaces que localement". Ayant vécu en France, il prend l'exemple de Paris pour illustrer la diversité des moyens de transport en Europe : "à Paris, je peux prendre un vélib' pour aller faire mes courses. Je peux aller chercher ma fille à l'école en métro, et rentrer à pied. Uber, taxi, bus... Les solutions sont nombreuses !". Aussi, il estime qu'une "collaboration entre l'ingénierie européenne et la technologie américaine ne pourrait qu'être bénéfique. Cela permettrait de faire naitre des solutions nouvelles et innovantes afin de palier les soucis de mobilité".
" La mobilité est avant tout un style de vie "
Ross Douglas
Aujourd'hui, Ross Douglas considère deux principaux problèmes en terme de mobilité urbaine : la congestion du trafic et la pollution qu'elle engendre. Mais, selon lui, "passer du diesel à l'électrique ne réglera pas le soucis du trafic". Afin de les prévenir, il encourage à réduire la propriété de véhicule : covoiturage, VTC, location sont des pistes qu'il émet. En matière de pollution, il décrit des villes comme Delhi ou Jakarta où il est "dangereux de circuler à pied à cause de l'atmosphère". Il évoque alors les modèles de voitures hybrides et même les véhicules 100% électriques. "L'Europe a quelque chose de très fort à offrir à d'autres villes du monde. Des solutions qui fonctionneraient, à Delhi par exemple, bien mieux que celles américaines" conclut-il.