Tous les 6 mois, Jean-David Chamboredon (ISAI), établit un baromètre de l'investissement early-stage en France. Selon différentes sources financières, dont Maddyness via la rubrique "levée de fonds", le document a pour objectif de pointer les montants investis et le nombre de levées de fonds sur une période de 6 mois. Le rapport ne prend pas en compte les levées de fonds éventuelles qui n'auraient pas été communiquées à la presse.
Le FIBAMY (French Internet Business Angel Money Yardstick) est un baromètre semestriel créé à la suite du mouvement des Pigeons, dans le but d'obtenir un indicateur objectif de l’activité "business angel" dans le secteur internet en France. Après un dernier trimestre 2013 très faible en terme d'investissement, le S1 2014 n'a pas dépassé l'excellent premier semestre 2013. En effet, lors des 6 premiers mois de l'année 2013, un regain de l'investissement d'amorçage pouvait être expliqué par la mobilisation du secteur de l'investissement, dans le cadre des Assises de l'Entrepreneuriat.
"Le montant total levé auprès des Business Angels stagne en 2014. Plus inquiétant, le nombre de tours de table menés par les Business Angels recule de plus de 20% sur les 6 premiers mois".
L'ombre des pigeons
Une inquiétude expliquée par différentes raisons, selon le président-executif d'ISAI. Premièrement, il y aurait une certaine "prudence" de la part des investisseurs, en raison d'un contexte économique qui ne connaît pas la croissance espérée. A cela peut être ajouté le contexte politique, où "des incohérences gouvernementales telles que le vote des articles 11 et 12 de la Loi Hamon ou la promulgation précipitée du décret Alstom, donnent le sentiment aux investisseurs individuels, d’une instabilité peu propice à la prise de risque".
Un ras-le-bol fiscal qui semble toujours planer chez les investisseurs, alors même que les acteurs de l'écosystème startup français se mobilisent en faveur de la FrenchTech, bannière commune faisait la promotion de l'innovation française, en région, mais aussi à l'étranger.
Les réseaux de business angels en retrait sur le secteur Internet
Ce rapport du S1 2014 décrit également le fait que le secteur internet ne séduirait plus les réseaux de business angels, sans doute laissé aux serial-entrepreneurs, plutôt "spécialistes" de ce domaine. Les tours de table menés par les réseaux de Business Angels (vs Serial Business Angels) sont en fort recul (-50% environ) démontrant la combinaison d’une baisse d’activité probable de ces réseaux.
"L’augmentation de la taille moyenne des tours de table de près de 20% (qui compense presque en valeur la baisse du nombre d’opérations) confirme cette tendance puisque les Serial Business Angels participent habituellement à des tours de tables plus importants que les réseaux de Business Angels"
Enfin, si le crowdfunding pouvait apparaître comme une alternative sérieuse au financement classique, celle-ci ne représente que 5% des deals annoncées par la presse. Une faible représentation qui s'explique notamment par l'absence de réglementation, qui devrait entrer en vigueur à compter du 1er octobre 2014.
Rappel de l'auteur: A PIB égal, l’activité Business Angel en France est 25 fois moins développée qu’aux Etats-Unis où elle constitue une force de financement supérieure à celle du capital-risque.
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