Le fonds français Aster boucle un premier closing qui doit lui permettre de miser des tickets de 250 000 à 15 millions d'euros pour financer la croissance d'un futur géant nord-américain, européen ou israélien de l'énergie ou de la mobilité.
C'est un tournant pour Aster. Le fonds français annonce ce jeudi avoir bouclé un premier closing de 240 millions auprès d'industriels de l'énergie, de la mobilité et de la transition énergétique. Cela permettra au fonds de financer des startups nord-américaines, européennes et israéliennes grâce à des tickets de 250 000 à 15 millions d'euros, aussi bien en amorçage que pour des tours de séries A ou B.
Le fonds mise sur une stratégie business-oriented pour se différencier de ses pairs. Il a en effet créé une équipe dédiée à la facilitation des relations entre les startups dans lesquelles il investit et les acteurs majeurs des marchés qu'elles visent. "Beaucoup de fonds disent le faire mais nous sommes les seuls à avoir développé un Business-Hub, avec une équipe spécifique et des ressources dédiées, puisque plus de 20% de nos ressources y sont consacrées", vante Jean-Marc Bally, managing partner d’Aster.
Qui sera le futur Uber, BlaBlaCar ou Wayz ?
L'objectif du fonds ? Repérer le prochain géant dans ses secteurs de prédilection. Et la France est un pays qu'il scrute avec attention. "La France bénéficie de l'action d'acteurs de premier plan dans le secteur de la mobilité, des opérateurs réseau aux constructeurs automobiles, souligne Jean-Marc Bally. BlaBlaCar est Français, n'opère pas aux États-Unis; Less a annoncé cette semaine qu'il se lançait à Paris, pas à New York. Ce n'est pas anodin."
Et les défis sont nombreux pour permettre à une pépite d'émerger. "Il se passe une myriade de choses en matière de mobilité : on assiste à un transfert de valeurs qui remet en question le modèle porté jusqu'à aujourd'hui par les constructeurs. Dans les voitures actuelles, le moteur était l'une des seules pièces dont la fabrication n'était pas externalisée parce qu'il concentrait toute la valeur du véhicule. Avec l'électrification de l'automobile, le moteur n'est plus au coeur de la voiture." Du covoiturage aux transports urbains en free-floating, la mobilité cristallise les défis créatifs et technologiques.
En parallèle, Aster scrute également le secteur de l'énergie, étroitement lié à celui de la mobilité. "Le défi est permanent est c'est une bonne chose parce qu'une approche de rupture est la seule façon de pénétrer le marché", s'enthousiasme Jean-Marc Bally. D'autant que les deux marchés, comme d'autres, ont connu la même trajectoire. "Très peu d'évolutions ont bousculé ces marchés dans le passé... mais il y a eu une accélération des innovations ces dernières années." Et Aster compte bien poursuivre dans cette voie.