Les business angels signent un premier trimestre 2013 d'activité en forte hausse. Jean-David Chamboredon, Président du fonds d'investissement ISAI, décrypte ces chiffres et tente d'apporter une explication à ce regain de l'activité de l'investissement privé en France. Une analyse qui fait suite à la publication du FIBAMY (French Internet Business Angel Money Yardstick) créé suite au PLF 2013 pour obtenir un indicateur objectif de l'activité d'investissement dans l'internet français.[hr]
Après un quatrième trimestre 2012 désastreux - expliqué par Jean-David Chamboredon par la stupeur créée par la loi de finances 2013 - le premier trimestre 2013 enregistre une hausse du montant total levé de près de 80%. Un montant qui se répartit plus équitablement aussi puisque le nombre de levées de fonds annoncées ont également augmentées de 108% par rapport à la même période l'année précédente.
"A PIB égal, les investissement des Angels aux Etats-Unis sont 30 fois plus important qu'en France donc on a encore du chemin à faire", précise Jean-David Chamboredon
La réglementation évolue
Une hausse qui s'explique par plusieurs raisons, toujours selon le président du fonds. Une des premières raisons se retrouve dans un effet de report du 4ème trimestre 2012 vers le 1er semestre 2013 avec des investissements en attente, ou non révélés, qui n'ont été annoncés qu'au début de cette année. Le dispositif fiscal ISF-PME a sans doute pris une place prédominante dans la hausse des investissements, expliquée par la hausse significative de l'ISF votée lors du passage de la loi de Finances.
Une atmosphère favorable
Au delà du contexte réglementaire, c'est aussi une mentalité qui évolue et qui a favorisé ces investissements. La dynamique instaurée par les Assises de l'entrepreneuriat et les annonces faites par le Président de la République notamment sur la taxation des plus-values (ndlr inspirée par le mouvement des pigeons initié par Jean-David Chamboredon) ont - semble-t-il - jouées un rôle important dans la hausse de ses investissements. Une hausse des levées qui s'accompagne toutefois d'une baisse de la taille médiane des montants des tours de table.
De nouveaux produits, de nouveaux acteurs
L'apparition de "nouveaux" business angels qui augmentent le pool représentatif et qui accompagnent cette évolution de la réglementation, investissent également moins que les "serial business angels" qui restent quantitativement dans la même tendance que l'année précédente. L'arrivée de nouveaux produits financiers joue aussi sur cette hausse, comme l'arrivée de FCPR soutenus par le Fonds National d'Amorçage dans un cycle de financement qui devient complémentaire, même si elle reste modeste face aux USA ou à la Grande Bretagne.
Si le bilan est plutôt positif, la situation "mid to late stage" reste encore préoccupante et enregistre une tendance moins favorable et une baisse (-50% par rapport à avant 2008) des levées auprès des institutionnels. Une baisse qui doit se restaurer selon le président d'ISAI, qui suivra avec attention les suites données par le gouvernement au rapport Berger-Lefebvre sur le guidage de l'épargne longue.