Avec la paléo-inspiration, les chercheurs entendent « créer une nouvelle méthode de conception des matériaux modernes, en imitant les propriétés particulièrement intéressantes (mécaniques, optiques, structurales…) des systèmes anciens » (revue Angewandte Chemie). Les anciens usages, aujourd'hui largement oubliés, semblent en effet avoir une vraie valeur technique pour relever les défis contemporains : durabilité, frugalité, abordabilité, prise en compte de la nature… Comment en effet ne pas voir en des bâtiments datant de plusieurs millénaires des exemples dont s'inspirer en termes de résilience ? Et le champ des inspirations semble infini : matériaux, procédés, peintures.
Précisément, à quels grands défis les propositions antiques sont-elles susceptibles d'apporter des réponses vraiment satisfaisantes ? Existe-t-il des cas pratiques d'applications d'ores et déjà viables ? Quelles synergies créer entre un archéologue et un architecte, ou entre un historien et un ouvrier ? La paléo-inspiration est-elle en train de « dé-technologiser » la construction ?
Mais, avant de s'en inspirer, il faut d'abord protéger et sauvegarder les « systèmes anciens ». Quelles technologies actuelles ou futures peuvent nous y permettre ? Quel dialogue instaurer, par exemple, entre modélisation de constructions à venir (le BIM) et modélisation de constructions existantes ?
Bref, dans le monde de la construction, le passé nourrit le futur, le futur sauvegarde le passé, et inversement.
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