Au cours des derniers mois, de nombreux dispositifs numériques ont été proposés par des Etats pour limiter la propagation du virus. Corona-Warn-App en Allemagne, Covid Tracker en Irlande, Immuni en Italie, Tous Anti Covid en France mais aussi Togo Safe au Togo, Wiqaytna au Maroc ou encore TraceTogether à Singapour…
Ces applications de traçage ont parfois donné lieu, comme c’est le cas en France, à de vifs débats démocratiques en raison de leur impact sur les droits et libertés individuels et du risque souvent évoqué d’un glissement vers une société de la surveillance. Dans d’autres régions du monde, les controverses autour de ces applications de traçage ont été bien moins importantes ; mais dans un cas comme dans l’autre un fait demeure : on note une très forte disparité du taux d’utilisation de ces solutions numériques d’un pays à l’autre.
Comment expliquer ces différences si importantes ? Le caractère parfois obligatoire de l’utilisation de ces applications ne saurait expliquer totalement ces disparités. D’autres facteurs semblent jouer un rôle important :
— Le rapport de confiance entre la population et son gouvernement
— Les stratégies de communication politico-techniques adoptées
— L’ethics-by-design (open source, anonymisation, décentralisation) des solutions proposées
— La validation par des autorités de protection des données personnelles
Au cours de ce second webinar du nouveau cycle de conférences NumériqueS en temps de criseS, portée par Cap Digital et l'UNESCO (Chaire ITEN), nous étudierons les différents apps et outils de traçage numérique qui ont été proposés aux populations de pays d’Europe, d’Afrique, d’Asie et d’Amérique, et explorerons leurs socles technologiques sous le prisme des spécificités politiques et culturelles de ces différents pays.
Une analyse qui permettra de mettre en lumière les nouveaux compromis entre santé, bien commun, droit, responsabilité collectives et libertés individuelles que ces applications de traçage nous invitent à explorer.
Plusieurs approches de discussion seront abordées :
— La question de la fracture numérique
— Les initiatives portées par des technologies frugales
— Les alternatives et l’ethics-by-design
— Les technologies d’amélioration de la confidentialité (“PET : Privacy Enhancing Technologies”) : “Privacy by design”, “Privacy by Default”
— Les enjeux de concertation citoyenne et du codesign de ce type d’outil avec leurs utilisateurs finaux
LES INTERVENANT.E.S
— Sasha Rubell, Programme Specialist, Digital Innovation and Transformation à l’UNESCO
— Christine Balagué, Professeur, Institut Mines-Télécom Business School, Titulaire Chaire Good in Tech & Membre du CA de Cap Digital.
— Sara Tucci-Piergiovanni, Head of Laboratory au CEA List
— Hichem Bourak, Co-fondateur de XHUMANISA
— Matthieu Quiniou, avocat et chercheur en SIC à la Chaire UNESCO ITEN
— Stéphane Douailler, Professeur Émérite au département de philosophie de l’Université Paris 8
A propos du cycle NumériqueS en temps de criseS
Les webinaires du cycle NumériqueS en temps de criseS sont co-organisés par l’UNESCO, Cap Digital et la Chaire UNESCO ITEN Innovation, Transmission Edition Numériques (Fondation Maison des Sciences de l’Homme et Université Paris 8). Ils ont pour objectif d’aborder de manière interdisciplinaire, intersectorielle et internationale des questions d’actualité autour du traitement social, sanitaire et institutionnel du Covid-19 et la manière dont les NumériqueS ont été convoqués pour y intervenir.
Coordination scientifique du cycle NumériqueS en temps de crises : Ghislaine Azémard, Bianca Rutherford Iglesias & Matthieu Quiniou (Chaire UNESCO ITEN), Davide Storti (UNESCO), Françoise Colaïtis et Antoine Allard (Cap Digital)
Un événement proposé par Cap Digital, l'UNESCO et la Chaire UNESCO - ITEN
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