Ca y est, je me lance (enfin) dans l’écriture d’un article sur une période de ma vie qui a été un tournant majeur il y a un peu moins de deux ans : l’entrée (ou non) dans le monde du travail. Pourquoi en parler ? Parce qu’avec le recul, ces mois de recherche d’emploi intense n’auront pas été une simple galère, mais une expérience positive pour me construire. Ils m’auront également permis de découvrir un monde que je ne connaissais pas : celui d’acteurs profondément humains et engagés à changer notre société.

Une découverte d'acteurs bienveillants : les structures de l'insertion

Que fait-on quand on est une jeune diplômée sur le marché de l’emploi ? Hé bien, on va voir Pôle Emploi ! Après la phase de désillusion sur ses capacités réelles à nous aider à trouver un emploi, on cherche ailleurs. Heureusement, les structures d’accompagnement sont nombreuses !

L’APEC, l’association des jeunes cadres diplômés. Comme un grand nombre de jeunes diplômés sur le marché de l’emploi, je me suis rendue à l’APEC, l’Association des cadres pour l’emploi. L’APEC propose de nombreux ateliers gratuits pour les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur. Plus encore, elle permet aux jeunes d’être suivis individuellement par un conseiller. L’organisation tient ponctuellement les "informels jeunes", des rendez-vous favorisant les rencontres avec des professionnels de l’emploi. Seul bémol : le suivi qu’offre l’APEC ne dure que cinq rendez-vous.

Mozaik RH, le cabinet RH de l’ESS. Mozaik RH est un cabinet de recrutement facilitant l’insertion des jeunes diplômés grâce à ses différents programmes. Sa particularité ? La valorisation de la diversité des profils des candidats qu’il accompagne. Entreprise de l’Economie Sociale et Solidaire, Mozaik RH met en relation des entreprises et des jeunes talents ne disposant pas de réseau pour s’insérer professionnellement. J’ai eu l’occasion de participer à des ateliers de Mozaik RH, le suivi individualisé est très bon. Le cabinet de recrutement est aujourd’hui présent à Paris, Lyon, Toulouse a inauguré  sa nouvelle antenne à Roubaix récemment !

OPE, une très bonne surprise ! Alors bénéficiaire du RSA, le Conseil départemental du Rhône m’avait informée de mon devoir de trouver une structure "référent" RSA, pour témoigner de ma bonne volonté de m’insérer dans la vie active (et non "profiter" des 500 euros mensuels qui m’étaient gracieusement versés). Je décide donc de contacter OPE (Objectif Pour l’Emploi), une association d’insertion gratuite (beaucoup sont payantes) et m’engage à intégrer un programme de trois mois. Objectif d’OPE : permettre le retour à l’emploi en six mois maximum.

Au programme ? Un rendez-vous hebdomadaire d’une journée complète en compagnie d’autres diplômés bénéficiaires du RSA. Cette journée de formation hebdomadaire était très intense car très participative : l’objectif était de nous mettre en situation concrète d’entretien, de réviser nos CV et lettres de motivation, d’apprendre à adopter les bonnes postures et ainsi, retrouver la confiance en soi (ou du moins, de dégager de l’assurance). La promotion que j’ai intégrée a très bien joué le jeu et une réelle cohésion de groupe s’est formée. La recette ? Une recette justement ! Chaque semaine, chacun s’engageait à apporter un dessert pour le repas commun du midi. Un petit rien qui fait tout ! Les apéros-réseau régulièrement organisés par l’association ont également permis aux différentes promotions OPE de tisser des liens et de rencontrer des professionnels de secteurs spécifiques (en fonction de la demande des "RSIstes"). Mission accomplie : avec OPE, j'ai retrouvé un emploi en 5 mois !

La rencontre avec les acteurs du changement et la construction d'un projet

Cette période de recherche d’emploi a été l’occasion d’éveiller ma curiosité et de rencontrer les nouveaux visages de ceux qui vont changer la société : les entrepreneurs sociaux. Mais qui sont-ils ?

MakeSense, un coup de pouce aux entrepreneurs sociaux ! C’est à l’occasion d’un SenseDrink que j’ai pu rencontrer la branche lyonnaise de MakeSense, l’organisation qui accompagne les projets d’entrepreneurs du changement. MakeSense organise des ateliers de réflexion, les hold-up, qui permettent à des volontaires d’aider un entrepreneur sur un point précis de son projet qui reste un blocage. Ces ateliers sont révélateurs d’un fait : l’intelligence collective fait naître une créativité propice à l’émergence des projets. Très enthousiasmée par le projet MakeSense, j’ai accepté d’être gangster pour l’organisation en co-organisant un atelier de sensibilisation à la question des déchets.

Anciela, une pépinière d’initiatives solidaires et responsables. Anciela, c’est LA référence lyonnaise du milieu associatif du développement durable et de la solidarité. Anciela accompagne des associations dans le développement de leurs projets et propose un guide pour agir à Lyon et ses alentours. L’association organise également des formations pour faire émerger des projets solidaires. J’ai eu l’occasion de participer au week-end Imagin’Action : deux jours pour réfléchir à un projet à faible impact carbone. Si vous souhaitez découvrir les initiatives écologiques d’acteurs locaux de la région lyonnaise, Anciela sera votre guide !

Ticket for Change, la startup qui déconstruit les chemins tout tracés. Ma période de recherche d’emploi m’a permis de rencontrer - à l’occasion d’un apéro organisé par MakeSense - Ticket for Change, une startup qui propose de construire un projet professionnel qui a du sens. La particularité de Ticket for Change, c’est son format : proposer à des jeunes de faire un tour de France pour s’inspirer et réfléchir à un projet qui a du sens. Je n’ai pas fait le Tour, mais j’ai suivi le MOOC Entrepreneur du Changement développé par la startup (en partenariat avec HEC). Sur plusieurs semaines, des cours et des exercices sont donnés par les formateurs, de manière à ce que les élèves puissent s’interroger sur leur projet entrepreneurial. L’objectif est d’inviter les élèves à réfléchir à un projet à impact positif sur la société.  Résultat : un MOOC stimulant et constructif !

Par la suite, je décide de m’intéresser aux projets d’entrepreneurs sociaux, d’abord en les rencontrant et en les interviewant. Moins de deux ans plus tard, je franchis le pas de l’entrepreneuriat (social !).

 

Moi, jeune, freelance et entrepreneur(e) social(e)

Ces différentes expériences m’ont initiée à la découverte d’un monde que je ne connaissais pas : celui de l’entrepreneuriat social. Entre cette initiation et le début de mon activité entrepreneuriale, un passage par le salariat m’a clairement fait comprendre que je ne pouvais pas m’engager dans un emploi vide de sens. J’ai donc quitté le salariat pour me lancer dans le monde de l’entrepreneuriat social.

Aujourd’hui, je suis community & content manager à mon compte, et je travaille à la valorisation de la présence numérique de startups de l’ESS et du développement durable. Ce que j’aime, c’est avoir un rôle de consultant, qui conseille et ainsi ne plus être dans un rapport dominant/dominé entre salarié et employeur. Je vois directement les fruits de mon travail dans le décollage de la visibilité des startups que j’accompagne. Et en plus, ce sont des projets qui ont du sens, donc j’en retire une double satisfaction !

À côté de mes missions, je développe des projets en lien avec l’ESS. J’ai co-créé la première communauté de freelances de l’ESS et du développement durable sur Facebook ! L’objectif de cette communauté est l’entraide, le réseau et l’échange de compétences. Et ça marche : en moins de deux semaines, nous avons eu 200 membres ! La communauté continue de grandir et nous espérons pouvoir intégrer de nouveaux membres partageant les valeurs de l’ESS.

J’ai également lancé FreelancESS, un projet qui met l’entretien au service de la valorisation des freelances de l’ESS.  Avec FreelancESS, je souhaite permettre aux freelances de l’ESS de montrer le meilleur de leur parcours et de leurs projets. Je propose ainsi une série d’entretiens écrits de solo-entrepreneurs aux profils divers, et aux valeurs communes.

En quelques mois d’entrepreneuriat (et de travail), je commence à me faire reconnaître dans mon domaine d’expertise. Je n’ai jamais été aussi créative et énergique que depuis que j’ai choisi cette voie. Et ce n’est que le début de l’entrepreneuriat !