Alors que les applications et plateformes dédiées au vin et aux consommateurs amateurs se multiplient, ces dernières ont-elles réussi à transformer le secteur ? C'est la question à laquelle ont tenté de répondre les startuppers Erwan de Barry, Vincent Chevrier, Philippe Pujeau et Arthur Tutin lors de la table ronde organisée par la WineTech, le 30 mai dernier.
11,9 milliards d’euros, c’est le chiffre d’affaires à l’export du vin français selon la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS). Un succès qui s’explique avant tout par un patrimoine viticole généreux. La WineTech, qui regroupe plus de 60 startups dans le domaine du vin, organisait le 30 mai dernier un événement pour interroger les acteurs de la filière sur la manière dont le numérique modifie la consommation de vin. C'est autour d’une table ronde animée par Arthur Tutin, fondateur de TrocWine, que le sujet du numérique dans le milieu viticole a été abordé avec plusieurs startuppers : Erwan de Barry, fondateur de The Wine I Love, Vincent Chevrier, CEO de Vinoteam et Philippe Pujeau, cofondateur de Caveasy.
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Alors que 80% des consommateurs français de vin en boivent chaque jour, ils choisissent bien souvent leurs bouteilles à l'aveugle. La diversité de l'offre numérique permet donc aux non-connaisseurs de vin mais néanmoins consommateurs réguliers d'affiner leur sélection et de choisir de meilleures bouteilles, explique Vincent Chevrier. La transformation numérique qui s’opère aujourd'hui dans le monde du vin a pour vocation de rapprocher le consommateur et le producteur afin qu'ils connaissent et dégustent encore mieux leurs produits.
“ Le vin peut être apparenté à la littérature ou à la musique, il y en a pour tous les goûts ”
Erwan de Barry, The Wine I Love
Avec la multiplication des canaux de vente, applications en tête, qui permettent de choisir le bon vin adapté à son repas, les vignerons osent aujourd’hui sortir plus facilement d’autres types de vins AOC. Finie l'uniformité des rayons au sein des supermarchés, qui ne permettent pas aux amateurs de changer leurs habitudes d’achat, les consommateurs se tournent de plus en plus vers les petits producteurs et favorisent les circuits courts. La recommandation issue des applications comme WineAdvisor créent de la valeur ajoutée pour les producteurs et c'est exactement ce que recherchent aujourd'hui les consommateurs.
Ce passage au numérique peut-il laisser craindre un abandon des cavistes ? Rien n'est moins sûr. Au contraire, de nombreuses startups du monde viticole comme Caviste Authentique modernisent peu à peu ces métiers en leur proposant des outils de gestion. C'est l’une des remarques les plus souvent soulignées pendant les échanges lors de la soirée WineTech et qui a fait l'unanimité parmi les orateurs de la conférence.
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C'est bien une volonté des startups de vouloir démocratiser et convaincre les acteurs du vin de mettre le pied à l'étrier dans la transformation numérique de leurs produits. Celles-ci espèrent ainsi, qu’en s’unissant autour du mouvement WineTech, elles parviendront à “convaincre les acteurs professionnels de la filière de la pertinence de (leurs) solutions“, explique Arthur Tutin. Aujourd'hui, plusieurs membres y ont déjà une activité orientée B2B, à l'image de VineaJobs, Vin.co ou encore Winemak-in. Un nouveau moyen peut-être d'attirer encore plus de consommateurs qui deviennent petit à petit de plus en plus avertis.