En à peine plus d'un an, Kol a lancé son service de livraison d'alcool à la demande à Londres et Paris. La startup livre désormais plus de 14 000 bouteilles par mois. L’occasion pour Maddyness de revenir sur son histoire avec son cofondateur Martin Gunther.
Livrer de l'alcool à la demande. C'est le pari qu'ont fait Martin Gunther, Baptiste Guez et Pierre Nicolet en lançant la version beta de Kol, en octobre 2015. Pendant six mois, l'équipe affine sa proposition de valeur. "Cette période indispensable nous a permis de calibrer notre modèle logistique et de confirmer qu’une certaine profondeur de marché existait", raconte Martin Gunther. Pour pouvoir assurer nuit et jour une livraison en moins de 30 minutes, à température de dégustation pour le vin, une seule solution s'impose : disséminer des entrepôts-caves à vin dans Paris.
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Le développement du service a été "cadencé par la faisabilité juridique française, mais aussi européenne". En matière d'alcool, tous les risques ne sont pas permis. Et l'obtention d'une licence spéciale pour la vente de nuit a allongé les délais pour lancer le service, hors version beta. D'autant que le fait de gérer en inter les stocks ne laisse aucune marge de manoeuvre à Kol.
Mais la startup peut compter sur le soutien et l'expérience de Capital Partners, entré au capital lors du lancement de la version beta. "Cela nous a permis de pérenniser notre structure et d’investir en recrutement et en marketing", explique Martin Gunther. Le service est finalement officiellement lancé en avril 2016. Avec une flotte de 100 livreurs et une centaine de producteurs partenaires, Kol livre aujourd’hui plus de 14 000 bouteilles, chaque mois. Un chiffre en constante croissance puisque la jeune pousse revendique une moyenne de 15% de croissance par mois.
Des obstacles et des hommes
Les obstacles ont pourtant été nombreux. "Redorer l’image du secteur a été notre premier challenge. Le livraison d’alcool à domicile existe depuis de nombreuses années via plusieurs acteurs historiques peu innovants et véhiculant une mauvaise image", explique Martin Gunther.
Autre difficulté : la livraison. La majorité des livraisons ayant lieu la nuit (jusqu'à 5 heures du matin), l'équipe de livreurs a été compliquée à constituer. "Notre notoriété croissante et la rémunération offerte a cependant permis de contrecarrer rapidement ce problème et de recruter des livreurs qualifiés." Mais c'est alors la répartition inégale des commandes dans la semaine qui est devenue un écueil. "Alors qu’on mange 3 fois par jour, on boit rarement plus que 3 fois dans la semaine sur des moments bien précis. C’est ainsi que nous concentrions à nos débuts la quasi-totalité de nos commandes sur quelques heures dans la semaine compliquant fortement la logistique." Un problème résolu avec l'agrandissement de la communauté.
Déjà présent à Londres et Paris, Kol souhaite désormais étendre son activité dans d'autres villes britanniques et françaises. Grâce à des investissements significatifs dans l'opérationnel, la startup espère également "améliorer (sa) logistique interne afin de réduire le temps moyen de livraison qui devrait passer autour de 15 min en fin d’année". Parce que, tout comme le succès, un bon verre n'attend pas.