À près de trois mois de l'élection présidentielle française, France Digitale et Ifop-Fiducial dévoilent les résultats du 2e volet de leur baromètre pour "Hacker la présidentielle 2017". L'occasion de revenir sur la position des candidats vis-à-vis des startups françaises et de l'entrepreneuriat.
Quels sont les principaux enjeux de la présidentielle française ? Quel candidat est considéré comme le plus proche de l'écosystème startup ? Quel est le regard des Français sur les nouvelles formes de travail (télétravail, auto-entrepreneuriat, etc.) ? Pour répondre à ces questions, France Digitale et Ifop-Fiducial ont mené l'enquête auprès d’un échantillon de 1503 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
L'entrepreneur, un bon Président de la République ?
Alors que la lutte contre le chômage représente l'enjeu prioritaire de l'élection présidentielle 2017, devant la lutte contre le terrorisme et l'amélioration du pouvoir d'achat, les startups auraient un vrai rôle à jouer durant ces prochains mois. C'est en tout cas ce que pensent 70% des Français, qui estiment que les dirigeants politiques devraient faire confiance à nos jeunes entreprises pour espérer sortir le pays de la crise. Un chiffre élevé, qui s'explique par la proportion encore plus élevée (87%) de personnes persuadées de l'importance des startups dans le dynamisme et le rayonnement de la France à l'international.
Et si la plupart des Français estiment ainsi que le modèle développé par les jeunes entreprises françaises pourrait être un exemple pour la classe politique, seulement un Français sur trois pense en revanche que ce sont elles qui créent le plus d’emplois en France. Dans cette logique, 42% des personnes interrogées estiment qu’un créateur de startup pourrait être un bon Président de la République, score en baisse depuis le dernier baromètre publié en novembre dernier, dans lequel 68% des sondés considéraient qu’un entrepreneur pouvait tenir ce rôle.
L'entrepreneuriat entre dans les moeurs des Français
Et lorsque l'on interroge les Français sur les différentes formes de travail émergentes, on remarque un intérêt grandissant pour la création d'entreprise. Ainsi, 37% des Français disent préférer être auto-entrepreneurs plutôt que salariés, si le choix leur est laissé. Une proportion qui parait encore minoritaire, mais qui permet cependant de s'interroger sur les mesures proposées par les candidats à la présidentielle 2017 étant donné que ce statut ne concerne aujourd'hui que 10% des actifs.
La plupart des Français sont en effet aujourd'hui demandeurs de plusieurs mesures liées à l'entrepreneuriat, à commencer par l’enseignement de l’entrepreneuriat à l’école (83% des Français y sont favorables), et par la création d'une assurance chômage automatique pour les créateurs d'entreprises (85% de personnes interrogées favorables).
Benoît Hamon, proche des startups pour 41% des Français
Alors que Bruno Le Maire était considéré il y a quelques mois comme le candidat à la primaire de la droite le plus proche de l'écosystème startup (40% des répondants), devant Alain Juppé (39%) et Nathalie Kosciusko-Morizet (38%), c'est cette fois au tour des personnalités de gauche d'être jugées sur leur capacité à comprendre et travailler avec les startups.
Et à ce niveau, c'est Arnaud Montebourg, arrivé troisième du premier tour de la primaire de gauche, qui était considéré comme le candidat le plus proche des entreprises, startups et PME/TPE comprises (respectivement 40% et 42% des Français). Manuel Valls, deuxième dans chacun de ces cas de figure, se hisse nettement en tête auprès des grandes entreprises puisque 51% des Français le placent en premier.
Benoît Hamon, quant à lui, se classe troisième pour ces trois types d’entreprise, considéré par 41% des Français comme proche des startups. Le candidat à l'élection présidentielle fait cependant une belle remontée puisque seulement 20% des Français l'estimaient proche de l'écosystème startup en novembre dernier, le plaçant à l'avant dernière place des candidats de gauche, juste devant François Hollande et derrière Jean-Luc Mélenchon.
À noter également que dans le dernier baromètre, près de 50% des Français interrogés estimaient qu’Emmanuel Macron était le politique le plus proche des jeunes entreprises. Associé au label French Tech et avec un positionnement perçu comme plus à droite, l’ex-ministre de l’Économie et des Finances était également réputé proche des TPE/PME pour 36% des Français.