Par Nicolas Guyon
10.02.25 — 09h44
L'IA française accélère : une ambition à la hauteur des enjeux
Quelle démonstration ! L'intervention d'Emmanuel Macron sur France 2 a marqué les esprits par sa maîtrise exceptionnelle des enjeux de l'IA, mêlant vision stratégique et compréhension technique fine. Une prestation qui nous donne envie de l'entendre beaucoup plus souvent sur le sujet !
Le Président pose un diagnostic lucide : oui, la France et l'Europe sont distancées, mais disposent d'atouts considérables pour rebondir. Sa réponse immédiate ? Un plan d'investissement massif de 109 milliards d'euros (du jamais vu), mobilisant fonds souverains, investisseurs étrangers et grands groupes français. Une ambition proportionnelle au projet américain Stargate, mais avec un avantage compétitif unique : notre énergie nucléaire décarbonée. Elle alimentera 35 nouveaux data centers de manière durable, quand nos concurrents américains et chinois restent dépendants des énergies fossiles.
Plus marquant encore : son soutien enthousiaste à Mistral AI, notre champion national, qu'il nous invite même à plusieurs reprises à télécharger sur nos smartphones ! J’espère qu’Arthur Mensch nous révélera le nombre de téléchargements (en plus du mien) qui ont suivi l’interview !
Clara Chappaz l'avait parfaitement résumé avec son "Don't be humble" : les écarts spectaculaires entre les annonces (500 milliards pour Stargate vs 5 millions initialement annoncés pour DeepSeek) prouvent que la course à l’AGI ne fait que commencer. D'ailleurs, Semi Analysis, qui fait autorité dans le tracking des GPU et data centers, vient de réévaluer l'investissement réel de DeepSeek à 1,6 milliards de dollars. La partie est loin d'être jouée ! Attention à la propagande et aux effets d’annonce.
Alors pourquoi ne pas capitaliser sur cette dynamique ? 3 pistes : L'État pourrait investir plus massivement encore dans Mistral AI - un LLM européen est une nécessite pour le Président. Il faut absolument repenser l'AI Act qui, dans sa forme actuelle, risque de brider l'innovation européenne plutôt que de la protéger. Enfin comme le souligne la Ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet dans le JDD, ce ne sont pas 100 000 mais bien 30 millions de Français qu'il faut acculturer à l'IA. Au-delà de la puissance de calcul, des données, des algorithmes et des talents, c’est l’adoption qui va faire la différence !
Le Président montre d'ailleurs la voie en matière de communication, tournant en dérision avec humour sur Instagram les innombrables deepfakes le concernant. Cette approche décontractée mais responsable est exactement ce dont nous avons besoin : plus on parle d'IA, plus on sensibilise nos concitoyens à ses enjeux comme à ses risques.
Le Sommet pour l'Action sur l'IA arrive donc à point nommé. Il faudra y écouter toutes les voix, y compris celles du Contre-Sommet, pour construire une vision française et européenne de l'IA qui conjugue ambition technologique et responsabilité éthique. La France a les cartes en main. À nous de jouer !
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