Le Canada, le Chili, le Brésil et les Etats-Unis ont tous lancé leur Startup Visa. Pourquoi ces pays sont-ils prêts à accueillir des jeunes entreprises sur leur territoire? Quels sont les avantages et les inconvénients? Pourquoi la France peut elle aussi lancer ce genre de visa?[hr]
Soutenir la croissance économique et dynamiser le territoire sont souvent les premières préoccupations des gouvernements. A l'heure de la mondialisation et de l'augmentation des flux migratoires, dans le monde entier (étudiants, chercheurs, tourisme, déménagement...), la notion de frontière paraît parfois très floue quand il s'agit de faire du business. Les incoterms sont souvent là pour le rappeler, mais le constat est là: difficile pour un étranger de créer son entreprise face aux problématiques administratives que va engendrer cette aventure. C'est une des raisons pour laquelle les visas pour startups ont émergé depuis quelques années. Tout d'abord le Chili (2010), ensuite les Etats-Unis (novembre 2012), le Canada (février 2013) et enfin le Brésil (mars 2013).
Le Chili a 3 ans d'avance
Attirer au Chili les meilleurs entrepreneurs du monde en leur mettant à disposition des moyens financiers et de l’accompagnement, tel est le programme “Startup Chile”. Le gouvernement a pour ambition de faire de son pays une place forte en Amérique du Sud pour les entrepreneurs et l’innovation de manière générale. En attirant les entrepreneurs étrangers dans son pays, le Chili veut aussi faire évoluer les mentalités de ses habitants, et pourquoi pas les convertir à l’entrepreneuriat. 1 visa d'un an, 6 mois d'accompagnement et une bourse de 40 000 dollars.
Sur ce créneau, le Brésil emboîte le pas de son voisin, en attirant les startups avec une bourse de 200 000 R$ pour un an, avec un appel d'offres qui a commencé en mars 2013, auprès des startups qui ont moins de 3 ans d'existence. 25% des projets seront sélectionnés parmi les candidatures étrangères. A noter qu'à la différence de Startup Chile, le programme brésilien prend une participation au capital des candidats retenus. Les résultats seront publiés en Juillet.
L'Amérique du nord n'est pas en reste
Contrairement au Chili et au Brésil, les pays nord-américains ne semblent pas souffrir de manque d'attractivité, mais plus de dérives administratives. Au programme, une création d'entreprise plus facile pour les étrangers, mais qui n'offre pas de bourse.
Les Etats-Unis ont finalement adopté le "Start Up Act 2.0" en novembre 2012, alors que le projet avait été déposé en 2011. Le visa est d'une durée de 4 ans et a les conditions suivantes: attester d'une levée de fonds de 100 000 dollars minimum et embaucher 2 citoyens américains l'année suivant son installation sur le sol de l'oncle Sam. La Green Card peut être obtenue à condition d'avoir embauché 5 salariés au cours des 3 dernières années du visa.
Le voisin canadien a décidé de se jeter également dans le grand bain en ouvrant son appel à candidatures le 1er Avril 2013 pour 2750 visas. Le Startup Visa Canadien a pour ambition de créer des emplois au Canada, stimuler sa croissance économique à long terme et en faire un acteur global compétitif et innovant. Pour cela, les formalités administratives seront facilités, à condition d'avoir un projet soutenu par des investisseurs (Business Angel) ou d'un fonds de capital risque canadien. Sans cette condition, la candidature ne sera pas recevable.
L'alternative Blueseed - 368 startups à bord d'un bateau
Monter sa startup dans les eaux internationales? C'est le parti pris du projet Blueseed, qui vise à construire un bateau géant, qui pourrait accueillir 368 startups à son bord. Pour que le projet puisse voir le jour, 27 millions d'euros sont nécessaires. Certaines entreprises sembleraient intéressées, mais le bateau ne devrait pas quitter le port avant le second trimestre 2014. Le loyer mensuel serait compris entre 1200 et 3000 dollars, selon le type de cabine.
2 choses intéressantes sont à retenir de ce concept: la possibilité d'être dans un cadre de travail sortant de l'ordinaire, avec des startups dans le domaine des nouvelles technologies. Cela favoriserait l'émulation et la créativité, à 30 kilomètres de la côte californienne. Le second point est l'affranchissement total des formalités de visa, puisque présent dans les eaux internationales. [hr]
Les engagements pris par François Hollande lors de la restitution des Assises de l'entrepreneuriat iront-elles dans ce même sens? Une bourse serait-elle prévu pour les entrepreneurs étrangers?