Contrairement au premier confinement, intervenu quasiment du jour au lendemain, ce deuxième épisode a davantage été anticipé par les entreprises selon la dernière étude sur le sujet de Cadremploi. Ce qui ne les empêche pas de vouloir conserver leurs salariés cadres au bureau en limitant parfois leur possibilité de recourir au télétravail. Si 71% d'entre eux indiquent avoir travaillé à distance au cours du mois de novembre, ce chiffre doit être nuancé. En réalité, seuls 32% télétravaillent quotidiennement, soit parce que leur poste ne leur permet pas (34%) soit parce que leur direction ne le souhaite pas (56%). On observe plutôt une alternance entre présentiel et distanciel.
Une meilleure gestion des équipes
Les équipes dirigeantes s'estiment mieux préparés et 36% des managers considèrent que la gestion de leurs équipes sera plus facile. La moitié d'entre eux pensent que leur organisation actuelle répond déjà aux besoins des salarié·e·s et prévoient seulement d'augmenter la fréquence des points informels individuels et collectifs. Comme en mars et en avril dernier, l'enjeu le plus important restent la motivation des équipes (43%).
Les cadres s'estiment majoritairement (89%) plus à l'écoute de leurs salarié·e·s mais reconnaissent être plus inquiets (37%) sur l'évolution de la situation et moins patients (25%) qu'au cours du premier confinement. Ce qui s'explique aussi par les incidences du numérique sur le rôle de manager. Dans une récente interview, le psychologue Michael Stora expliquait à Maddyness qu'en renforçant le sentiment de verticalité au sein de l'entreprise et en réduisant les individus à des images, le télétravail obligeait les managers à se repositionner et à se réaffirmer.
Des difficultés qui perdurent
Les précédents chiffres évoqués résonnent avec les difficultés rencontrées par certains cadres. Malgré un avis plutôt positif sur les bénéfices du travail à distance sur la productivité (63%), l'efficacité (65%) et une meilleure qualité de sommeil (35%), plus de la moitié d'entre eux pointent un impact négatif sur leur posture. Ils sont également 47% à dépeindre une plus grande sédentarité et des difficultés à se déconnecter après leur journée de travail, 44 % d'entre eux parlent même d'une hyperconnexion. Malgré leur expérience passée, ils peinent encore à équilibrer leur vie personnelle et professionnelle.
Exporter son bureau chez soi peut être bénéfique pour l'entreprise mais nécessite encore quelques ajustements pour être pleinement satisfaisante pour les cadres comme les employés.