Après avoir lâché 602 millions d'euros pour s'emparer de "blocs" mis aux enchères début octobre, Free pourra théoriquement jouir de ses fréquences 5G à partir de mercredi, selon le calendrier annoncé par le régulateur des télécoms. La 5G continue toutefois d'inquiéter une partie de l'opinion, méfiante envers les effets sanitaires et environnementaux des ondes électromagnétiques. Plusieurs maires écologistes ou de gauche de grandes villes, notamment à Lille, ont déjà déclaré être en faveur d'un moratoire jusqu'à la publication prévue au printemps 2021 d'un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).
"La 5G ne doit pas faire peur. C'est une formidable opportunité pour
construire une société plus sobre, plus efficace, avec une gestion de la ville
améliorée", a déclaré Xavier Niel, fondateur et patron d'Iliad, la maison-mère de Free, devant la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, ce mardi 17 novembre 2020.
"Ce serait dommage en France d'avoir les meilleurs réseaux fixes, avec les offres fibres les plus rapides d'Europe, et d'être le dernier européen sur le mobile en refusant le marché de la 5G", a plaidé Xavier Niel qui vient d'enregistrer avec Iliad des résultats financiers solides au troisième trimestre.
"C'est aussi une image, une perception de la France, au-delà de nos frontières, qui pourrait nous faire perdre (...) une part de notre attractivité", alors que le pays "était devenu une destination principale des investisseurs" avant la crise du Covid-19, a-t-il ajouté.
"Je pense qu'il est extrêmement important de ne pas perdre des points à cause de sujets comme la 5G", a-t-il encore martelé.
"Interdire la subvention des téléphones"
Orange et Bouygues Telecom ont pour l'instant communiqué leurs offres
commerciales 5G à destination du grand public, Free évoquant un lancement dans "les prochaines semaines". Le fondateur d'Iliad a par ailleurs confirmé que des négociations auraient lieu entre Orange et Free pour un accord de partage de réseau 5G, notamment "dans des zones relativement peu denses". "La mutualisation est importante pour faire face aux investissements, limiter l'impact environnemental du déploiement, et pour accélérer la couverture (en territoire) rural", a-t-il expliqué.
Concernant le modèle de subventionnement des terminaux via un abonnement mobile, Xavier Niel a appelé à "interdire" la pratique ou à "forcer" les opérateurs "à plus de transparence" car cela "est opaque" pour les abonnés et "nuisible pour l'environnement". L'objectif de telles mesures permettrait "d'allonger", selon lui, "la durée d'utilisation des smartphones" qui représentent environ 70% de l'impact
environnemental du numérique en France.