Actus par Maddyness avec AFP
26 octobre 2020
26 octobre 2020
Temps de lecture : 3 minutes
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En 2020, Qwant est encore loin de ses objectifs mais reste confiant

Le PDG de Qwant, Jean-Claude Ghinozzi, estime que la croissance de l'entreprise devrait largement dépasser les 50% en 2020. Mais son chiffre d'affaires de 5,8 millions d'euros en 2019 reste loin des ambitions affichées par la startup française.
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Le chiffre d'affaires du moteur de recherche français Qwant devrait augmenter d'au moins 50% en 2020, estime son PDG Jean-Claude Ghinozzi dans un entretien à l'AFP. En 2020, Qwant "sera dans une croissance de chiffre d'affaires à deux chiffres et bien supérieure à 50%, malgré la crise Covid" , estime Jean-Claude Ghinozzi. "Je pense que nous atterrirons cette année avec une croissance qui sera probablement de 60% à 75%" , en fonction du contexte macro-économique.

Lancé en 2013, Qwant se positionne comme un moteur de recherche préservant les données personnelles des internautes : à l'inverse du géant américain Google, il ne conserve pas leurs requêtes pour les profiler et leur adresser par la suite des données et publicités ciblées. Le soutien de l'État, qui est en train d'en faire le moteur de recherche par défaut sur les ordinateurs des fonctionnaires, a aidé Qwant à améliorer sa notoriété. Mais il n'a pas réussi pour l'instant à trouver son modèle commercial. En 2019, son chiffre d'affaires a atteint 5,8 millions d'euros, bien loin des dizaines de millions que promettait pour cette échéance son créateur Eric Leandri.

Selon Jean-Claude Ghinozzi, l'augmentation des recettes en 2020 s'explique largement par le développement de Qwant Shopping, qui permet aux internautes de faire des recherches de produits. "Une partie non négligeable de notre chiffre d'affaires vient de ce secteur-là" , a-t-il indiqué, sans toutefois donner d'estimation précise. Mais les recettes de Qwant restent "de manière prépondérante" tirées de la vente de publicités correspondant à la requête de l'internaute.

Se libérer de la dépendance à Bing

Selon Jean-Claude Ghinozzi, Qwant continue par ailleurs ses efforts pour moins dépendre de Bing, le moteur de recherche de Microsoft, dans la fourniture des résultats de recherche aux internautes. Qwant a ses propres robots et ses propres algorithmes pour aller fouiller le web et y trouver lui-même des contenus pertinents face aux requêtes des internautes. Mais il doit recourir aux services de Bing pour compléter ses propres résultats, afin d'offrir un éventail suffisamment large de réponses aux internautes. Aujourd'hui, "nous sommes aux alentours de 40% des résultats de recherche qui proviennent de l'index de Qwant" , a précisé Jean-Claude Ghinozzi.

"Nous sommes au travail pour tendre vers l'indépendance totale (...) Mais cela ne se fait pas en un jour, cela nécessite des moyens très importants" , a-t-il expliqué. "Bâtir un index de qualité, avec des résultats de qualité, cela se chiffre à plusieurs dizaines de millions d'euros, avec beaucoup de force de travail, beaucoup de puissance de calcul." Qwant espère être aidé à l'avenir par le resserrement de l'étau des autorités de la concurrence, aux États-Unis et en Europe, contre le mastodonte Google.

Profiter des déboires de Google

Ce dernier est accusé de profiter de sa position dominante sur le marché des navigateurs (avec Chrome) et des systèmes d'exploitation pour mobile (avec Android) pour mettre des obstacles à l'émergence d'autres moteurs de recherche. "Nous ne voulons pas qu'il y ait de barrière d'entrée pécuniaire ou technique" à l'installation de Qwant comme moteur de recherche prédéfini sur les smartphones Android, explique par exemple Jean-Claude Ghinozzi.

Qwant expérimente déjà cette position de moteur de recherche défini par défaut sur les derniers smartphones Huawei vendus en France, en Allemagne et en Italie, qui sont privés de l'écosystème Google du fait des sanctions américaines. Selon Jean-Claude Ghinozzi, Qwant bénéficie d'une "rétention très importante" par les utilisateurs de ces smartphones, qui le gardent comme moteur de recherche. "Cela prouve l'opportunité pour des moteurs de recherche concurrents" de Google "de se développer si on leur en donne la possibilité" .

Maddyness avec AFP

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