Le concepteur et constructeur de drones filaires Elistair a ouvert sa première filiale étrangère à Boston, pour faciliter le dialogue avec ses clients américains qui génèrent déjà plus de 30% de ses ventes. "Nos clients aux États-Unis, où nous avons grossi rapidement, exprimaient régulièrement le besoin d'avoir des interlocuteurs sur place", explique le cofondateur de l'entreprise Guilhem de Marliave. Grâce à cette structure, qui emploie pour l'heure deux personnes, la société de Dardilly, en banlieue lyonnaise, compte faire passer la part de ses ventes réalisées aux États-Unis à 50% dans les deux ans.
Société d'une quarantaine de personnes, Elistair ne communique pas sur le niveau de son chiffre d'affaires, mais affirme connaître des progressions de son activité de l'ordre de 50% depuis plusieurs années. Fondée fin 2014 par Guilhem de Marliave et l'un de ses camarades de l'École centrale de Lyon Timothée Penet, Elistair est spécialisé dans les drones filaires, c'est-à-dire reliés par un câble au sol. Ce câble sert à alimenter en électricité le drone qui peut ainsi mener sa mission des heures durant, au lieu d'une demi-heure pour les engins fonctionnant sur batterie. Il sert également à récupérer les informations générées par les caméras et capteurs embarqués sur le drone. Les appareils d'Elistair sont surtout utilisés pour des missions de surveillance et de sécurité ou pour rétablir des communications coupées (en servant d'antenne relais provisoire). L'entreprise vend à la fois des drones complets et des "kits" permettant de transformer un drone standard en drone filaire. Ces deux activités pèsent globalement le même poids dans l'activité du groupe.
Des drones pour les armées, la sécurité civile et les sociétés privées
Depuis ses débuts, la société a vendu 600 drones et kits, à des prix allant de quelques milliers d'euros à quelques dizaines de milliers d'euros. Ses ventes sont réalisées pour un tiers auprès des armées, un tiers auprès de la sécurité civile (pompiers...) et un tiers auprès de clients divers (sociétés de sécurité privées, industriels...). "Les forces spéciales, c'est un gros sujet pour nous", relève Guilhem de Marliave, qui note que sa société ne cesse d'améliorer ses produits pour les "durcir" pour un usage militaire, en les rendant plus robustes et fiables. Elistair, qui a emménagé en juin dans ses nouveaux locaux, passant de 400 à 800 mètres carrés, effectue en propre l'assemblage de ses drones. 95% de ses composants sont achetés en France et en Allemagne.