C'est en 2018 et suite à un appel d'offres lancé par PSL que ce dernier s'est associé à Elaia pour monter le PSL Innovation Fund, un fond d’amorçage qui s’adresse aux “startups juste avant leur création, juste après et exceptionnellement aux sociétés un peu plus mûres dotées d’un vrai profil Deeptech méritant une structuration capitalistique”. Les porteurs de projets sélectionnés peuvent ainsi être, à la fois, des chercheurs de PSL mais aussi de “pures spin-off désireuses de nouer des partenariats avec PSL” précise Anne-Sophie Carrese, partner chez Elaia, à Maddyness.
“Au-delà de notre passion commune pour la science et les nouvelles technologies, nous entretenons une relation très profonde avec PSL. Plusieurs de nos membres sont d’anciens étudiants qui ont toujours gardé des liens avec leur ancien établissement. Certains ont même coachés par des chercheurs qui désiraient monter leur entreprise” indique Anne-Sophie Carrese, partner chez Elaia, un fonds d'investissement tourné vers la technologie. Ces discussions informelles ont été relayées au plus haut niveau et ont infusé dans l'esprit de PSL qui a décidé de lancer son propre fonds d'amorçage. L’université possède onze établissements et bénéficie du soutien de trois organismes de recherches (CNRS, Inria, Inserm).
Un fond d’amorçage prêt à réinvestir
Lancé à 40 millions d'euros, le fonds atteint aujourd’hui les 76 millions d’euros grâce à une seconde levée de fonds à laquelle les partenaires historiques ont contribué ainsi que des Limited Partners. “Nous avons eu la chance d’être soutenu dès le départ par une institution publique, Bpifrance, ce qui est un symbole fort, mais aussi par le secteur privé (MGEN, Clarins, BNP Paribas...)” souligne Anne-Sophie Carrese, fière de voir autant d’acteurs “prendre des risques sur ce secteur”.
L’université travaillant sur plusieurs diagonales, “le fonds est multitech et donc capable d’investir dans des startups très différentes”, trois secteurs principaux ont d’ors et déjà été identifiés. La moitié des startups travaillent dans le digital, un quart dans la santé et le dernier dans le hardware.
Les tickets varient, de leur côté, entre 500 000 et 1 million d’euros environ, en fonction des besoins. “Nous souhaitons entrer en investissement initial dans un peu plus d’une vingtaine de startups pour réinvestir dans les plus prometteuses” ajoute Anne-Sophie Carrese.
La France tente de rattraper le reste du monde
En septembre dernier, Inria, Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique, lançait son startup studio pour aider ses chercheurs à se muer en entrepreneurs. Encore nébuleux pour beaucoup d’investisseurs et de citoyens, la Deeptech peine à transformer ses découvertes en produit faute d’investisseurs.
“À l’étranger, les universités et les centres de recherches, comme l'université d'Oxford ou le MIT, s’adossent à des fonds pour financer le développement et l’industrialisation de leurs recherches” explique Anne-Sophie Carrese, consciente que la France ne possède pas cette culture. Un constat également réalisé par Bpifrance qui a même lancé un “plan” dans le but de faire de la France une Deeptech Nation d’ici 2024.
Depuis sa création il y a un an et demi, le PSL Innovation Funds accompagne déjà une dizaine de projets dont Aqemia, Pili, Pocketstudio, Sancare ou SeqOne. D’autres sont déjà en train de finaliser leur termsheet, un bon présage pour PSL et Elaia.