De plus en plus de Français voient le numérique comme une menace, une tendance désormais majoritaire parmi les personnes exprimant un avis, selon le baromètre du numérique, révélé mercredi par le secrétaire d'État chargé du dossier, Cédric O. Cette étude a été réalisée par le centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc) en face-à-face auprès d'un échantillon de 2259 personnes représentatives de la population française, âgées de 12 et plus, selon la méthode des quotas, pour le compte de l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep), le Conseil général de l'économie (CGE) et l'Agence du numérique. Selon celle-ci, 44% des Français envisagent désormais le numérique comme une menace alors que 38% y voient une chance, au sens global.
La tendance qui s'est inversée en 10 ans puisqu'en 2008, 53% des personnes interrogées envisageaient le numérique comme une chance et seulement 35% comme une menace. Cette méfiance ne vient par pour autant remettre fortement en question les usages en ligne des Français: si l'usage quotidien d'internet ne progresse plus, il reste cependant toujours fort puisqu'il concerne toujours 78% de la population, en léger repli cependant par rapport à 2018 (80%). Réseaux sociaux et achats en ligne voient également les usages se stabiliser, dans la foulée de 2017 et 2018, autour de 60% d'utilisateurs.
Le mobile privilégié à l'ordinateur
Le smartphone reste l'outil privilégié pour se connecter, creusant encore l'écart avec l'ordinateur : plus d'un Français sur deux (51%) se connecte désormais à internet principalement via son mobile, près de 20 points de plus que ceux qui le font en premier lieu via l'ordinateur (31%). Un usage important qui s'associe de plus en plus d'un conscience écologique propre au numérique, puisque 80% des personnes interrogées souhaitent réduire l'empreinte écologique de leurs équipements et 69% souhaiteraient le faire pour leurs usages.
Si les Français expriment régulièrement de la méfiance vis-à-vis des médias traditionnels, elle ne nourrit pas pour autant une appétence pour l'information en ligne. La télévision (48% des personnes interrogées) reste ainsi préférée à internet (19%) pour suivre l'actualité quand la radio (12%) ou la presse écrite (11%) devancent toujours les réseaux sociaux (6%). Une tendance qui se confirme quand il s'agit de comprendre l'actualité. Les réseaux sociaux sont d'ailleurs le média disposant de la plus faible cote de confiance (8%), loin derrière la radio (37%), la presse écrite (42%) ou la télévision (51%).
Maddyness avec AFP