Tribunes par Caroline Renoux
25 septembre 2019
25 septembre 2019
Temps de lecture : 4 minutes
4 min
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Le freelancing après 40 ans : voie royale pour accompagner la transformation écologique des entreprises ?

Le freelancing pourrait-il être une nouvelle voie royale pour les salarié·e·s expérimenté·e·s en quête de sens et de liberté ?
Temps de lecture : 4 minutes

Les métiers dits " à impact positif " et " porteurs de sens " (agissant ainsi en faveur de la transformation écologique et sociale des entreprises) attirent chaque année toujours plus d’actifs, et ce par ailleurs, toute génération confondue. Et c’est là une excellente nouvelle ! En effet, si la jeunesse apporte bien souvent son lot d’optimisme, de dynamisme, et d’intransigeance sur ces sujets, la séniorité (assumée et maîtrisée) apporte quant-à elle l’expertise, le recul, la maturité et l’encadrement nécessaires à la mise en place de telles ambitions.

Dans ce contexte, il semblerait que le freelancing, en plein développement, devienne assurément la voie royale pour les professionnels désireux d’initier ou de collaborer à une transformation durable, et responsable de nos sociétés. On ne peut certes pas nier la réalité économique du recours au freelancing, que je ne vous ferai pas l’affront de développer ici. Néanmoins, j’observe chaque jour que là n’est pas la principale motivation des entreprises.

En effet, il est une autre vérité de plus en plus assumée par les dirigeants. : s’ils savent de mieux en mieux percevoir les intérêts qu’ils ont à s’impliquer davantage dans la transition écologique (quête de sens des collaborateurs, avantages concurrentiels, impacts financiers…), penser - et surtout créer - les postes adéquats demeure une difficulté en interne. Quel profil ? Quelle hiérarchie ? Quel périmètre ?... Des questions souvent laissées en suspens qui peuvent retarder, voire scléroser les recrutements.

De l'intérêt de recruter des profils expérimentés

Pour autant, certaines certitudes s’affinent elles avec le temps, à l’instar d’un critère de seniorité (transformer durablement une organisation nécessite une très bonne connaissance du fonctionnement d’une entreprise et de ses enjeux), ou d’acquisition de nombreuses compétences, le savoir-faire bien-sûr, mais aussi et surtout le savoir-être (réseau, ténacité…), qui ne peuvent résulter que de la multiplicité des projets rencontrés dans sa carrière. Je me permettrais même d’ajouter un troisième atout : le freelance senior dispose indéniablement d’un recul critique, d’une liberté de parole, et d’une crédibilité, que n’ont pas toujours les salariés, ou les juniors. Or, ils sont tous deux absolument nécessaires à la profonde remise en question qu’induit une transformation du business model, compatible avec la transition écologique.

Un besoin qui se traduit dans les offres de missions ! Nous observons en effet que les compétences à impact les plus recherchées en freelancing par les entreprises avec lesquelles nous travaillons sont le " management de transition durable " (mise en place opérationnelle d’un business model prenant en compte les critères sociaux et environnementaux, liés à la transition écologique) , le " sourcing / traçabilité responsable " (de produits et de services), et enfin le " reporting extra financier " (un reporting dit ESG, basé sur les critères " Environnement, Social et Gouvernance ", qui va donc au delà des traditionnels critères financiers). Des responsabilités qui ne peuvent être confiées qu’à des professionnels aguerris, a fortiori déjà matures sur leur " cœur métier ", et devenus sensibles et formés aux problématiques RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises). La durée de ces missions varie, elle, entre 3 et 9 mois ; soit des timings relativement courts impliquant d’être très opérationnels rapidement.

Enfin, le freelancing permet de moduler l’intensité de son activité, et s’intègre donc parfaitement aux nouveaux desideratas de nombreux quadragénaires, loin de la capitale… Il est donc plus que temps pour les professionnels en quête de sens de s’émanciper des craintes du passé autour d’un statut qui, s’il s’enrichit désormais régulièrement de protections sociales plus avantageuses, permet dans le même temps de convaincre et de transformer plus rapidement et plus efficacement nos entreprises. L’entreprise de demain sera incontestablement contributive, responsable,… et étendue !

Caroline Renoux est CEO de Birdeo et de People4Impact

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