On arrive à convaincre des investisseurs en grossissant sur un marché comme la France qui est assez concurrentiel sans dépenser trop d’argent. Je pense qu’on est la seule plateforme qui séduit plus de passagers et de conducteurs sans donner des bonus à tout-va, sans faire des réductions tous les quatre matins ", a expliqué à l’AFP Teddy Pellerin, cofondateur d'Heetch. Avec cette nouvelle levée de fonds de 38 millions de dollars (34 millions d’euros), orchestrée par la banque d’affaires Arma Partners et réunissant Cathay Innovation et Total Ventures ainsi que les actionnaires historiques Idinvest Partners, Innov’Allianz, Alven, Félix Capital et Via-ID, Heetch entend renforcer ses équipes techniques et accélérer son développement en France, Belgique et en Afrique.
L’Afrique francophone en ligne de mire
En France, Heetch est disponible dans neuf villes (Paris, Lyon, Lille, Nice, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Strasbourg, Nantes) et a lancé il y a un an son service à Casablanca au Maroc, en partenariat avec les principaux syndicats de taxis du pays, avant de l’étendre à Rabat et à Marrakech notamment. " Nous faisons toujours le choix de nous associer avec un entrepreneur local afin de créer une entreprise en partie française et en partie locale ", dévoile Teddy Pellerin.
La société indique par ailleurs être en train de finaliser son implantation à Alger, prévue pour cet été. En Afrique centrale et de l’Ouest, son service est en test en Côte d’Ivoire à Abidjan et doit être lancé au Cameroun et au Sénégal d’ici à la fin d’année 2019, précise-t-il. " Dans ces pays, on est un peu plus chers que le marché des taxis de rue, mais avec un confort et une sécurité supplémentaires ", explique le fondateur qui envisage d’étendre son service aux moto-taxis, au Cameroun notamment.
Startup française lancée en 2013 sur un modèle d’économie du partage à destination des jeunes noctambules, Heetch mettait en relation des conducteurs qui étaient des particuliers avec des passagers pour se déplacer la nuit. Après une lourde condamnation, elle s’est reconvertie début 2017 vers un modèle de VTC plus classique. " Je pense qu’on peut dire que le repositionnement VTC s’est bien passé et on a envie d’aller encore plus loin " , indique Teddy Pellerin.