Ces derniers mois, les entreprises françaises de l’Internet des objets (IoT) nous avaient habitués aux annonces mortuaires : après Giroptic au printemps 2018, c’était au tour de Lima d’annoncer mi-février qu’elle mettrait la clé sous la porte. Bescent n'était pas loin de connaître le même sort : placée en redressement judiciaire début février - comme l'a repéré le blogueur Michel Nizon - la startup s'en sort finalement par la grande porte, avec l'annonce ce jeudi de son rachat par l’entreprise centenaire et spécialiste du parfum d’intérieur Maison Berger Paris, à l’origine notamment des fameuses lampes Berger – ancien nom de l’entreprise. Les synergies avec la startup qui développe depuis 2015 la marque de réveils olfactifs Sensorwake, permettant d’éveiller leurs utilisatrices et utilisateurs grâce à l’odeur du pain grillé ou de la menthe sauvage, sont donc évidentes.
Rachetée en 2017 par le fonds Argos Wityu, l’entreprise affiche depuis une volonté de développer des produits innovants. Bescent devrait ainsi constituer le pôle innovation de la nouvelle entité. " Nous avons des clients plus jeunes et technophiles ", souligne ainsi Guillaume Rolland, fondateur de la jeune pousse pour expliquer ce que cette dernière peut apporter à Maison Berger Paris.
" Maison Berger Paris et Sensorwake sont deux marques françaises qui opèrent sur le parfum d’intérieur avec une priorité commune : proposer une offre de produits avec des modes de diffusion sains. Cet ADN commun a nourri cette alliance d’une maison française centenaire reconnue et d’une startup française innovante, digitale native et issue de la French Tech. L’objectif est d’enrichir notre gamme de produits sur le marché du parfum d’intérieur en combinant nos expertises complémentaires ", déclare Olivier Sillion, directeur général de Maison Berger Paris.
Montée en puissance en matière de distribution
À l’inverse, Bescent devrait largement profiter de ce changement de cap, notamment du côté commercial : " Avec quelque 7 000 points de vente dans 50 pays, Maison Berger Paris nous permettra de démocratiser notre technologie, affirme l’entrepreneur. C’est le rêve de n’importe quelle startup de pouvoir vendre ses produits dans un tel réseau de distribution ". Le fondateur souligne également que le fait que les usines du groupe soient situées en France a pesé dans la balance.
La marque Sensorwake continuera à exister en propre malgré le rachat et les équipes de la startup resteront basées à Nantes, fief historique de l’entreprise. Guillaume Rolland, lui, reste à la tête de Bescent au sein du groupe afin de développer de nouveaux produits dans la gamme Sensorwake. Un réveil parfumé au succès à venir ?