C'est l'alliance d'une force de frappe et d'une technologie de pointe. RegionsJob annonce ce mardi avoir mis la main sur la startup bordelaise JobiJoba, pour un montant non dévoilé. La jeune pousse conservera son autonomie, le fondateur Thomas Allaire restant à la tête de l'entreprise désormais partie prenante du groupe RegionsJob et les équipes restant basées dans la capitale girondine. Grâce à ce rachat, le groupe dépasse les 230 collaborateurs et pèse plus de 40 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel.
Ce n'est pas la première acquisition du groupe, qui avait déjà jeté son dévolu sur Talentplug en 2014, sur Talent Detection en 2016 et sur Jemepropose - via Aladom - au printemps dernier. "Nous avons décidé de doubler notre croissance organique par une croissance externe, confirme Jérôme Armbruster, directeur général de RegionsJob. Nous cherchons des acteurs complémentaires à nos activités et c'est exactement ce que nous avons trouvé en JobiJoba."
Un mariage de raison
Une stratégie payante pour le groupe, qui évolue dans "un marché très actif". Les startups dédiées à l'emploi sont légions, chacune dans son secteur, avec ses spécificités technologiques. "Il ne faut pas s'endormir et toujours rester à l'affût, explique le directeur général de RegionsJob. Il faut suivre ce que font les startups pour se faire challenger. Et nous sommes prêts à investir fortement, même si nous nous appliquons à nous-mêmes les préceptes des startups !" Le groupe a notamment ouvert en 2016 un incubateur dédié aux startups de l'emploi.
Du côté de JobiJoba, l'opération s'est révélée être une (bonne) surprise. "Notre société est rentable, nous n'avions pas besoin d'un rapprochement", raconte Thomas Allaire. C'est la possibilité "d'industrialiser" le développement de technologies innovantes grâce à la force de frappe de RegionsJob qui a présidé au rapprochement. Une évolution logique, selon Jérôme Armbruster, qui estime que "la technologie, la puissance et la connaissance précise du marché" constituent "les trois piliers pour être un acteur incontournable". "[L'opération] nous permet aussi de nous rapprocher du marché des recruteurs que nous connaissons peu", se réjouit encore Thomas Allaire.
Un enjeu technologique
Des technologies innovantes qui sont au coeur du rachat. En acquérant JobiJoba, RegionsJob se positionne ainsi sur trois nouveaux marchés : celui des agrégateurs, celui des services et data emploi à destination des collectivités et enfin celui des logiciels entreprises, JobiJoba éditant CV Catcher pour les grands comptes. "Sur ces trois plans, nous pouvons apporter notre puissance et notre savoir-faire à JobiJoba", martèle Jérôme Armbruster. Les deux derniers marchés constituent les priorités de ces prochains mois. L'objectif ? Tripler l'activité de JobiJoba sur ces segments, la startup comptant aujourd'hui environ quatre-vingt clients collectivités et grands comptes réunis.
De quoi doper l'activité de l'ensemble du groupe, qui fait déjà du teasing sur "de nouveaux services à venir", créés conjointement par RegionsJob et JobiJoba. Sans plus de précision pour l'instant, les développements n'étant pas encore assez avancés pour délier les langues. Mais le groupe ne cache pas ses ambitions, dont celle de dépasser les 50 millions d'euros de chiffres d'affaires annuel "d'ici deux ans". "Nous allons nous nourrir l'un de l'autre, prophétise Jérôme Armbruster en évoquant le rachat de JobiJoba. L'acteur le plus performant est celui qui avance et c'est ce que nous faisons."