Ça y est, vous avez (enfin) franchi le pas : votre startup est créée. Vous avez un nom, un semblant d’équipe, un projet très innovant et des objectifs à en faire rougir la concurrence ! Pourtant, depuis plusieurs mois maintenant, vous avancez en fonds propres pour faire évoluer votre projet, et il est temps pour vous de commencer à chercher des financements externes si vous voulez vraiment aller au bout de vos ambitions.
Mais le processus lié au financement de l’innovation s’avère plein de mystères. Par où commencer. Quand faire une première demande ? Comment ? Quels sont les éléments à connaître avant de se lancer ? Vivien Lacône, responsable financement à la CCI Paris Île-de-France, donne quatre conseils aux entreprises qui souhaitent se lancer dans une demande de financement de l’innovation.
Vérifier que l’on veut bien financer de « l’innovation »
L'innovation est souvent associée au développement technologique et ce, à juste titre. Qui pourrait ne pas voir le potentiel de l’IoT ou de la Blockchain ? Les organismes financeurs ont d’ailleurs tendance à privilégier les innovations technologiques. Pour autant, l'innovation ne concerne pas uniquement les derniers développements technologiques.
Le mot latin innovare, qui signifie « faire des changements » ou « faire quelque chose différemment », offre une réponse partielle à la définition de l’innovation. Créer de nouvelles choses est en effet toujours au cœur du problème des startups. Cependant, cela ne couvre pas le « pourquoi » : les startups n'apportent pas de changements uniquement parce qu'ils sont amusants ou intéressants. Le moteur clé de toute innovation est la création de valeur et, en fin de compte, la pérennité d’une entreprise : « c’est le marché qui permet de montrer qu’on est innovant ou non », précise Vivien Lacône.
Ainsi, commencez par vous poser les bonnes questions avant de vous lancer dans une demande de financement, à commencer par la principale : « Le produit ou le service que je développe est-il reconnu comme innovant par les organismes financeurs ? »
Bien identifier les structures de financement
Selon vos besoins et l'envergure de votre projet, le financement de l’innovation peut prendre différentes formes : des crédits d'impôt, des subventions, des prêts aux entreprises… Encore faut-il pouvoir s’y retrouver dans les nombreuses possibilités auxquelles vous pouvez prétendre !
Si le traditionnel prêt bancaire ne s’applique pas au financement de l’innovation et que les financements alternatifs (crowdfunding, love money…) ne permettent pas de couvrir l’intégralité des frais engendrés par votre projet, il existe de nombreuses aides directes ou indirectes, issues de fonds publics dédiés à l’accompagnement de vos efforts d’investissement d’innovation.
Ainsi, une soixantaine de dispositifs nationaux de soutien à l’innovation sont aujourd’hui recensés. Parmi eux : le Crédit Impôt Innovation, le Crédit Impôt Recherche ou encore la Bourse French Tech. Chaque mode de financement a sa spécialité et son secteur : l’un s’appliquera par exemple à la conception de prototypes ou la réalisation de « pilotes », l’autre aux études de conception, définition et faisabilité du projet et le dernier ne s’ouvrira qu’aux startups spécialisées dans la data ou l’IoT.
En fonction de votre projet, définissez donc bien en amont la structure de financement vers laquelle vous souhaitez vous tourner.
Mettre toutes les chances de votre côté
Une fois le ou les bons organismes détectés pour financer votre innovation, il faudra faire en sorte que votre dossier soit accepté. Et cela commence en choisissant le bon moment pour effectuer vos demandes : « Le parcours type, c’est d’augmenter les fonds propres en essayant de bénéficier d’un prêt d’honneur. Dans un second temps et avant même d’engager des frais, vous pourrez solliciter la BPI afin de bénéficier de subventions ou d’un prêt. Enfin, quand les dépenses ont été engagées, vous pouvez bénéficier d’un crédit d’impôt », explique Vivien Lacône.
Une fois le moment propice déterminé pour effectuer vos demandes de financement, investissez-vous dans la préparation d’un dossier qui saura retenir l’attention des organismes financeurs : « Ils vont regarder l’équipe, d’abord. Ils préfèrent généralement financer une entreprise avec des profils d’associés plutôt complémentaires et diversifiés », indique Vivien Lacône. Il est également important de prouver qu’il existe un réel marché derrière le produit ou le service que vous développez, mais aussi que vous avez assez de fonds propres.
« Pour sortir du lot, il faut que les critères se complètent. Un super projet technique qui a un marché, mais avec 1000 € de capital, n’ira pas loin ; tout comme un projet avec 50 000 € de capital, mais aucun marché, ne retiendra pas l’attention des organismes », précise Vivien Lacône.
Enfin, adaptez votre dossier en conséquence : « Pour chaque organisme financeur, il faudra un dossier différent afin de répondre à ses propres critères », explique Vivien Lacône. Demandez-vous donc ce qui pourrait être fait en interne afin que votre dossier entre au mieux dans les critères du ou des organismes financiers choisis.
Se faire accompagner
Nombreuses sont les entreprises qui, faute d’avoir un service ou des compétences juridiques ou administratives, ne savent pas comment s’y prendre et perdent l’occasion de profiter d’un financement dédié à leur innovation. Afin de réussir au mieux vos démarches, n’hésitez donc pas à vous faire accompagner.
C’est ce qu’a fait Guillaume Le Vézouët, fondateur de CYM Prédictive Maintenance, une entreprise qui, grâce à des algorithmes prédictifs, permet aux industriels d'identifier les signes avant-coureurs de pannes de leurs machines, et pour qui il est très difficile aujourd’hui d’évoluer sans structure accompagnatrice. « Les types de financement sont nombreux et évoluent chaque année. Il est difficile de garder le fil des nouveautés et de savoir identifier et anticiper les leviers à activer au moment propice. Nous avons navigué à vue dans un premier temps. La BPI apparaissait comme principale porte d'entrée mais les interlocuteurs et les offres évoluaient vite, il était compliqué de suivre ».
L’entrepreneur s’est donc adossé à la CCI afin de préparer au mieux ses demandes de financement : « S'appuyer sur des experts reconnus avec le sigle CCI était pour nous un avantage compétitif et nous sommes vraiment ravis de notre relation. Au-delà de cet accompagnement, nous avons trouvé un véritable partenaire de croissance qui soutient nos actions locales, régionales et même nationales », se réjouit-il.
« Faire une demande de financement représente beaucoup de temps et de travail administratif », ajoute Vivien Lacône. « L’idée, c’est de pouvoir soulager le dirigeant d’entreprise sur chaque demande. Des spécialistes de l’accompagnement portent un regard externe sur le projet et permettent de faire le point sur la situation et de trouver des outils à mettre en oeuvre pour faire évoluer la demande », explique-t-il. Avant de conclure : « Nos experts connaissent bien les attentes des organismes financiers. Ils permettent tout simplement d’ouvrir des portes et de gagner du temps ! ».
Maddyness, partenaire média de la CCI Paris Ile-de-France.