Vers une nouvelle pluie de milliards ? Pour créer des «champions de rang mondial», la France et l'Europe doivent investir 30 milliards d'euros d'ici 2030 dans les entreprises deeptech, ces startups à haute intensité technologique, selon un rapport publié par la Direction générale des entreprises (DGE).

Dans cet état des lieux de l'écosystème deeptech français, appellation qui regroupe les jeunes pousses issues de la recherche et basées sur des secteurs de pointe stratégiques pour la réindustrialisation, la DGE souligne un «besoin de financement de 30 milliards d'euros d'ici 2030». Elle appelle ainsi la France et l'Europe à se doter de «capacités de soutien avec des outils de financement privé et public des startups, capables de rivaliser avec les principaux compétiteurs internationaux».

«Accélérer la transition des startups deeptech vers des entreprises industrielles compétitives»

Si le volume de levées de fonds dans la deeptech a été multiplié par trois en cinq ans (de 1,5 milliard en 2019 à 4,1 milliards en 2023), plaçant la France au 4e rang mondial derrière les États-Unis, la Chine et le Royaume-Uni, le secteur demande «une attention accrue des pouvoirs publics pour préserver la souveraineté technologique de la France et sa capacité de défense», note le rapport. Ces startups «présentent régulièrement un potentiel à la fois civil et militaire», fait valoir la DGE, qui appelle à «accélérer la transition des startups deeptech vers des entreprises industrielles compétitives».

Dans son baromètre annuel publié mercredi, la banque publique d'investissement Bpifrance se félicitait de la création de 385 startups deeptech en France en 2024, un record. Et affiche toujours son objectif d'arriver à 500 nouvelles entreprises par an d'ici 2030.

Au total, la France compte près de 2 600 jeunes entreprises à haute intensité technologique, dans des secteurs comme l'industrie, l'intelligence artificielle ou la santé, indique Bpifrance. Elles ont généré près de 3,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2024 et représentent plus de 50 000 emplois. Toutefois, elle n'ont levé que 2,8 milliards d'euros l'an dernier, soit une baisse de 31 % par rapport à 2023, note la banque publique d'investissement.