Et si les utilisateurs finaux pouvaient directement investir dans leur service préféré aux côtés des fonds traditionnels ? C’est ce que propose Roundtable avec ses communautés d’investissement et le concept a tapé dans l’œil de Blaise Matuidi. Désormais à la retraite, le champion du monde 2018 est un investisseur aguerri dans la tech. En 2022, il a lancé aux États-Unis le fonds d’investissement Origins avec Salomon Aiach et Ilan Abehassera.

Pour donner une nouvelle dimension à sa société de gestion, l’ancien joueur du Paris Saint-Germain et de la Juventus de Turin veut désormais inviter sa communauté à investir à ses côtés. Dans ce cadre, il lance un club d’investissement sur la plateforme Roundtable. «Les athlètes apportent des perspectives uniques sur les futures tendances de consommation et des réseaux de distribution massifs», estime Blaise Matuidi d'Origins. «En connectant l'influence des athlètes à l'expertise technologique, nous créons des opportunités sans précédent dans des entreprises qui changent la façon dont les consommateurs vivent, travaillent et se divertissent», ajoute-t-il. «C’est important de bien faire les choses sur le plan légal et il faut bien différencier ces communautés de co-investissement du crowdfunding», complète Evan Testa, co-fondateur et CEO de Roundtable.

«Il y a une vraie envie du grand public»

L’ex-sportif a sans doute estimé que le timing était opportun face à l’engouement croissant du grand public pour investir dans les startups. «Il y a une vraie envie du grand public. Des choses comme l’émission ‘Qui veut être mon associé ?’ ont contribué à cet engouement», souligne Salomon Aiach, co-fondateur d’Origins. Et Blaise Matuidi a apporté sa pierre à l’édifice puisqu’il a été membre du jury de «Qui veut être mon associé ?» il y a deux ans.

Si la dynamique est enclenchée, les dirigeants d’Origins et de Roundtable s’engagent à s’assurer que les particuliers intéressés ne prennent pas des risques démesurés et inconsidérés. «Monsieur ou madame ‘Tout le monde’ n’a pas forcément la connaissance du risque quand on investit dans une startup. Nous allons donc être ultra-sensibles sur les profils que l’on va accepter pour s’assurer qu’ils comprennent bien les risques en investissant dans une société», assure Salomon Aiach.

15 nouveaux clubs d’investissement

Blaise Matuidi est l’un des visages des 15 nouveaux clubs d’investissement lancés sur Roundtable. Ils visent à couvrir un large spectre de thématiques, comme la deeptech, l’immobilier, la santé, la diversité et l’inclusion, ou même les marchés secondaires pour offrir des opportunités d’investissement dans des entreprises comme OpenAI et SpaceX. Ces clubs sont portés par des figures de la tech, comme Jonathan Anguelov, co-fondateur d’Aircall qui se concentre désormais sur Aguesseau Capital, sa foncière immobilière centrée sur l’hôtellerie. On peut également citer Sébastien Wuidart de Technofounders, Polina Alexandrova de Calendula Ventures, Alexandre Berriche de Blue Chips ou encore Baptiste Hamel de Better Angle.

Désormais, Roundtable compte 27 communautés publiques, dont la quinzaine de clubs d’investissement qui viennent d’être annoncés, et 350 communautés privés. «On bascule dans une nouvelle ère dans l’investissement dans les startups», se réjouit Evan Testa. «Cette approche communautaire redéfinit l'accès aux marchés privés», ajoute-t-il. Dans un paysage du financement de l’innovation et des startups en pleine reconfiguration, Roundtable propose de plus en plus d’outils, à l’image du lancement l’an passé d’un produit de «Fund-as-a-Service» pour permettre aux business angels de monter facilement et rapidement leur propre fonds de capital-risque.

Aux yeux du patron de Roundtable, cet appétit pour ces nouveaux leviers de financement est le résultat d’un alignement des intérêts entre une nouvelle typologie d’investisseurs et les besoins des entrepreneurs. «Le grand public est de plus en plus intéressé par l’investissement dans les startups et les entrepreneurs cherchent du smart capital», résume Evan Testa. Dans ce contexte, Roundtable nourrit de fortes ambitions. La plateforme entend s’étendre à de nouveaux pays à l’avenir et de diversifier les classes d’actifs dans lesquelles investir.