Plusieurs indicateurs laissent présager une année prometteuse pour le secteur fintech. Bien que 2024 ait été marqué par des vents contraires, tels que la baisse continue des investissements dans le secteur selon une étude de KPMG, 2025 pourrait représenter un tournant pour les fintech françaises. En effet, l'accélération de la digitalisation des entreprises européennes crée de véritables opportunités pour les institutions financières – et l'essor de l'IA devrait soutenir davantage le rythme, ouvrant la voie à des transformations profondes pour le secteur.
L'innovation au premier plan, stimulée par l'IA
En 2025, les fintechs continueront d’investir de manière exponentielle dans l’IA. Une récente enquête d’EY révèle que 72 % des dirigeants des entreprises financières en Europe prévoient d'augmenter leurs investissements dans l'IA générative. En France, entre 2023 et 2024, les dépenses réalisées dans les solutions d’IA ont vu une augmentation de 430%.
L'IA, désormais largement adopté , englobe de nombreuses technologies, et peut être appliquée à une variété de cas d'utilisation dans la finance, tels que la détection des fraudes, le service client, la réduction des risques et l'amélioration de la prise de décision. Le potentiel d'innovation est alors considérable pour les fintechs cherchant à créer des outils permettant aux institutions financières de répondre aux besoins de leurs clients tout en respectant les exigences réglementaires. L'IA utilisée dans la détection des fraudes est particulièrement pertinente. La cybercriminalité étant en nette augmentation rend primordial pour les banques de garantir la sécurité des transactions et de leurs données clients.
L’adaptation aux évolutions réglementaires représente également une opportunité. La généralisation de la facturation électronique au 1er septembre 2026 devrait booster les fintech spécialisées dans la dématérialisation (PDP) et peuvent donc les imposer comme des partenaires clés pour toutes les entreprises.
L'évolution des modèles économiques
Face à la montée de la concurrence, nous assistons aussi à une consolidation du secteur ; les fintechs françaises doivent repenser leurs modèles économiques pour rester viables. Les organisations ayant construit leur modèle économique autour de taux d'intérêt élevés seront contraintes de s’adapter à mesure que ces taux baisseront. Elles peuvent donc fusionner ou s'associer avec d'autres fournisseurs fintech pour élargir leurs services aux clients.
Une autre possibilité réside dans la collaboration avec de grandes institutions financières établies. Les grandes banques, aux cycles d'innovation plus longs, pourront rapidement fournir des services de pointe à leurs clients en s'associant à des entreprises de fintech. La Société Générale a par exemple récemment annoncé l'acquisition de Treezor, une
plateforme de Banking-as-a-Service (BaaS), permettant à la banque de proposer des services financiers intégrés et innovants à ses clients.
La finance intégrée deviendra ainsi un levier stratégique cette année : les consommateurs s’attendent désormais à accéder à des services financiers directement via leurs plateformes ou applications préférées. D'après une étude, les commerçants ont constaté une augmentation d’environ 5 à 12 % des taux de conversion ainsi qu’une hausse de 15 à 30 % de la valeur moyenne des commandes. Ainsi, les fournisseurs de Banking-as-a-Service (BaaS) continueront de prospérer en facilitant l’accès en marque blanche à des services tels que les paiements, les prêts ou les assurances.
Faire évoluer ses compétences de leadership
2025 s’annonce comme une année charnière pour les fintech en forte croissance. La gestion d’une entreprise en pleine expansion nécessite des compétences de leadership adaptées. L’agilité des dirigeants en termes de compétences et de perspective reste donc essentielle pour encourager l’innovation, tout en maintenant un modèle économique solide et durable à long-terme pour relever les futurs défis.
Des sujets clés tels que la réglementation et la conformité ainsi que la mise en place de processus de KYC, de LBC/FT et de protection des données deviendront des priorités stratégiques pour répondre aux attentes client. Les fintechs qui réussiront à transformer ces exigences en arguments de différenciation auront un avantage compétitif certain.
En 2025, les fintech françaises disposent d’un terrain propice pour innover, consolider leurs acquis et bâtir des modèles économiques résilients. En combinant technologies avancées comme l’IA et stratégies de conformité rigoureuses, elles pourront non seulement naviguer dans un environnement complexe, mais aussi prospérer.