A l’Eureka Park, royaume des startups, la French Tech a pris l’habitude de chasser en meute. Dans ce cadre, ce sont une centaine de jeunes pousses tricolores qui sont venues défendre leur projet cette année au CES de Las Vegas. Parmi elles, 14 représentent la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Pour les épauler dans cette expédition au cœur de la tech mondiale, elles peuvent compter sur l’accompagnement de risingSUD, l’Agence d’attractivité et de développement économique de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et le soutien de la Région Sud, des métropoles Aix-Marseille Provence et Nice Côte d’Azur, et de la Communauté d’Agglomération Sophia Antipolis.
Après avoir été sélectionnées et préparées, notamment au travers de plusieurs séances de coaching sur les différents aspects majeurs du salon américain (logistique, médias, pitch…), elles ont présenté leur projet devant les près de 140 000 visiteurs. Une aubaine pour gagner en visibilité et remplir le carnet de commandes. C’est ce que confirme Brice Rocton, responsable des ventes à l’international d’Unistellar, spécialiste des télescopes intelligents basé à Marseille. «Le CES est le seul salon que nous faisons tous les ans. C’est un événement très important au niveau de la communication. Pour un article dans l’année, on en a dix ici. Et sur le plan business, c’est l’occasion de rencontrer des distributeurs et des revendeurs. Tous les ans, on signe des deals grâce au CES», se réjouit-il.
Deux tiers des Awards reçus par la France attribués à des pépites du Sud
Face au pouvoir d’attractivité du CES, risingSUD met tout en œuvre pour mettre ses pépites dans les meilleures conditions. Pour Audrey Brun Rabuel, directrice générale de risingSUD, les résultats sont au rendez-vous. «Nous pouvons dire que le pari est gagné ! Depuis 2017, nos startups ont reçu 43 Innovation Awards, dont 3 Best Of Innovation Awards. Et cette année encore, sur les 6 Awards reçus par la délégation française, 4 ont été attribués aux startups du Sud ! Une belle reconnaissance qui donne confiance aux lauréats et génère de belles perspectives ».
Parmi eux, on retrouve notamment Aqualung, société née il y a 80 ans sous l’impulsion d’un explorateur iconique : le commandant Cousteau. A l’occasion du CES, elle a présenté un système de respiration sous-marine connecté. Le dispositif, qui comprend un détendeur électronique et un ordinateur pour offrir des informations en temps réel aux plongeurs sur leur respiration, a été récompensé par un Best of Innovation Award, le prix le plus prestigieux accordé par le salon américain. «Nous sommes très heureux de recevoir ce trophée. Pour nous, le CES est l’occasion de montrer notre savoir-faire et de chercher des investisseurs ainsi que des distributeurs pour attaquer de nouveaux marchés», indique Fabrice Gregori, directeur général adjoint d’Aqualung. Aux États-Unis, la société dispose déjà de bureaux à Miami.
Autre startup du Sud présente, Ovi espère bien nouer des collaborations de prestige à l’issue du CES. Et pour cause, la société, spécialisée dans le filtrage de l’eau, a vu passer des visiteurs de renom sur son stand. «Dès l’ouverture, nous avons reçu la visite d’Amazon, du groupe Seb, de Boulanger, de Bouygues, de Kering ou encore de Cosco. Même la délégation chilienne est passée nous voir !», note avec joie Ovadia Schvarcz, fondateur de l’entreprise basée à Nice. «Ce qu’on recherche ici, c’est un distributeur aux États-Unis capable d’assurer la distribution et le service après-vente d’Ovi», ajoute-t-il.
«Le CES ne doit pas être envisagé comme un coup d’éclat»
Si le CES peut faire office de tremplin décisif pour le développement d’une startup, il ne faut cependant pas voir sa participation comme une finalité en soi. C’est ce à quoi veille risingSUD après cette semaine dans le Nevada. «Le Pavillon France, géré par notre partenaire Business France, offre une vraie vitrine de l’innovation Made in France pour le public international, mais notre travail ne s’arrête pas là. Le CES ne doit pas être envisagé comme un coup d’éclat, il marque souvent un tournant dans la vie des entreprises», estime Audrey Brun Rabuel.
Ainsi, risingSUD va continuer d’accompagner ses 14 pépites après ce CES 2025 pour optimiser leur rendement sur le salon américain. «En rentrant de Las Vegas, nous continuons de suivre nos startups de près. Nous mesurons l’impact de leur participation et nous apportons tout le soutien nécessaire pour concrétiser les opportunités créées sur le salon. Nous organisons aussi une réunion collective pour récolter leur retour d’expérience et adapter d’une année sur l’autre l’offre d’accompagnement de risingSUD et de la Région», explique la directrice générale de risingSUD.
De Slush au Gitex Africa, risingSUD veut faire briller le Sud à l’international
Toutefois, la structure ne concentre pas ses forces uniquement sur le CES. Elle voit bien plus loin à l’international. «Le CES n’est pas le seul événement influent. risingSUD déniche les meilleures opportunités pour les startups de la région Sud. Nous travaillons sur VivaTechnology à Paris bien sûr qui s’est imposé en moins de dix ans comme un rendez-vous incontournable de l’innovation pour les startups, les investisseurs, les régions et les pays du monde entier», indique Audrey Brun Rabuel.
Autour du monde, risingSUD mise sur plusieurs événements tout au long de l’année après le CES. «Nous travaillons notamment sur Slush à Helsinki avec des startups en levées de fonds, et sur Gitex Africa, le plus grand événement tech et startups en Afrique qui se tiendra du 14 au 16 avril à Marrakech. Ces événements sont plus proches de la région Sud et ont une notoriété très forte. C’est un argument de taille pour nos entreprises que ce soit en termes de coût et de logistique ou pour répondre aux enjeux de transition écologique», observe-t-elle.