Si l'investissement à impact se démocratise, et c'est une bonne nouvelle, il se concentre principalement sur les enjeux climatiques et de protection de l'environnement. Une approche incomplète : l'investissement à impact doit aussi adresser les enjeux sociétaux. Une tribune proposée par Jonathan Piquet, partner de Citizen Capital.

Réjouissons-nous : l’investissement à impact se démultiplie depuis plusieurs années, mettant la lumière sur l’indispensable rôle de la finance dans la transformation de nos sociétés. Une tendance se dessine cependant : l’investissement se concentre sur les sujets environnementaux, et particulièrement climatiques. Bien qu’essentielle, cette approche est incomplète, tant les enjeux environnementaux sont en réalité indissociables des enjeux sociaux.

Aucune transition n’est envisageable si elle ne prend pas en compte le facteur social. C’est en investissant dans l’éducation, la santé, l’inclusion, et plus globalement la résilience de notre tissu social que nous renforcerons la capacité des populations à relever le défi climatique. D’autant plus quand on sait que les défis écologiques touchent d’abord et avant tout les plus vulnérables.

C’est là que réside l’opportunité pour les acteurs de l’investissement à impact : le social n’est pas un enjeu annexe, mais représente au contraire un potentiel d’investissement immense, universel et résilient. Les besoins fondamentaux – apprendre, se soigner, bien vieillir, se déplacer, participer à la vie démocratique… – concernent tout le monde, partout.

Des exemples ? Avec OpenClassrooms, plus de 200 000 personnes par an suivent des parcours de formation aux métiers de demain, répondant à la double problématique de l’éducation et de l’employabilité. Ipso Santé révolutionne l’accès aux soins primaires avec des centres innovants, abordables et efficaces. Karos permet de son côté à des centaines de milliers de personnes d’accéder à une mobilité plus sobre, et moins onéreuse. Ces modèles prouvent que l’impact social transforme des vies, tout en déployant des modèles économiques robustes, au service de l’intérêt général.

Être investisseur à impact, c’est refuser de choisir entre « l’environnement » et « le social ». C’est reconnaître que ces deux dimensions s’enrichissent mutuellement. La planète se débrouillera très bien sans nous, la vraie question est de savoir si nos sociétés seront capables de continuer à y prospérer. Il est donc plus que jamais l’heure d’investir pour un avenir inclusif et solidaire.