Il y a un an, 10 727 entreprises étaient accompagnées par des investisseurs français. Parmi elles, 36% sont des startups. Elles sont près de 2 300 à s’appuyer sur les acteurs du capital investissement français : private equity classique et capital-risque. En 2018, elles ne représentaient que 29% des entreprises soutenues par les investisseurs français.

C’est ce que soulignent deux études publiées par France Invest et EY sur la création de valeur, la croissance et les créations d’emplois des entreprises soutenues par les investisseurs. Elles sont donc de plus en plus incontournables. «La dynamique du chiffre d’affaires est positive», souligne Simon Ponroy, directeur des études de France Invest. Le chiffre d’affaires dégagé par les startups est en hausse en 2023 pour atteindre les 20,7 milliards d’euros. Fin 2018, ce chiffre était de 8,7 milliards d’euros. Pour les startups, la croissance moyenne du chiffre d’affaires est de 21,4% en 2023. 

La dynamique de l’emploi reste également positive, même si la hausse est moins importante qu’en 2021 ou 2022. Fin 2023, les startups employaient plus de 140 000 salariés. 5 172 emplois ont été créés en 2023, relève France Invest. «Ce n’est plus une bulle», insiste Simon Ponroy. Ce ralentissement de la croissance des embauches s’explique aussi par la baisse des levées de fonds amorcée en 2023 et notamment«des premières levées», explique le directeur des études. Si la crise du financement n’a pas ou peu impacté la création de valeur de la tech, soutenue par des entreprises installées devenues des scaleups, elle pèse toujours sur les plus jeunes entreprises. 

«Une chaîne de financement complète»

La hausse des entreprises soutenues par le capital-investissement, et notamment le venture, s’explique aussi par la «multiplication de l’offre», indique Simon Ponroy. «Nous avons une offre de financement complète sur tous les stades, de l’amorçage à la série B», souligne le directeur des études de France Invest. «Même si nous sommes un peu plus faibles sur le growth.» Si cette tendance n’est pas quantifiée, Simon Ponroy reconnaît la part grandissante des fonds de private equity dans des entreprises de la tech. «C’est l’histoire classique qui doit s’écrire. Quand une entreprise dégage du résultat, il est assez normal qu’elle soit soutenue plutôt par des structures d’investissement plus traditionnelles.» Encore un signe de l’établissement du secteur de la tech comme un pan de l’économie réelle. 

Difficile d’établir des paris pour 2025, pour Simon Ponroy, concernant les fonds d’investissement : «les conditions sont difficiles.» Tout dépendra du comportement des LP’s. «Au premier semestre 2024, ils ont été bien présents.» Le nombre de premières levées semblait encore diminuer en début d'année.