Pour la quatrième année consécutive, la région du sillon alpin - qui regroupe les agglomérations de Grenoble, Valence-Romans, Annecy, Chambéry et du Génevois-Français - dévoile son « Panorama des startups et entreprises innovantes ». Chiffres à l’appui, celui-ci dresse un état des lieux de l’écosystème local, de ses performances et de ses spécificités et révèle une tendance forte sur la période 2023-2024. Celle d’un tissu de startups « résilientes et en croissance », dont la contribution au tissu économique de la région dépasse le strict plan financier, indique Laura Colombat, coordinatrice de la French Tech Alpes. D’où l’idée de ce panorama qui, explique-t-elle, « permet non seulement de prendre le pouls de l’activité économique du territoire, mais aussi de montrer aux acteurs publics qui investissent dans le développement de ces entreprises que celles-ci ont une véritable valeur ajoutée : non seulement économique, mais aussi sociale et environnementale. »
Croissance et création d’emplois
Au total, le panorama fait état d’un tissu de quelque 730 startups, d’une ancienneté moyenne de 4 ans, « portées par une solide dynamique » puisque 15% d’entre elles sont en phase de lancement et 19% en phase d’expansion contre respectivement 9% et 12% l’an passé.
Une tendance qui se confirme avec cet autre constat : alors que 60% de ces entreprises voient leur chiffre d’affaires progresser par rapport à 2022, 38% d’entre elles génèrent un chiffre d’affaires supérieur à 250 000 euros et 21% le voient dépasser la barre du million d’euros. Autre marqueur fort, près de la moitié de ces jeunes entreprises ont démarré une activité à l’international et 35% prévoient de le faire. Effet direct de cette tendance à la croissance : les startups du sillon alpin ont boosté la création d’emplois, au point de salarier aujourd’hui près de 10 000 personnes.
Des startups deeptech, greentech et à vocation industrielle…
Autre particularité et autre atout : ces entreprises innovantes sont principalement implantées sur les secteurs clés de la santé, l’énergie et l’environnement et l’industrie, et, au cours des douze derniers mois, 34 d’entre elles ont vu le jour sur le secteur de la deeptech. « Un record », souligne Laura Colomba, dû en partie à la présence de grands instituts de recherches tels que le CEA – Centre d’études nucléaires - de Grenoble et à celle de plusieurs universités de premier plan « qui créent un terreau propice à l’innovation et à l’entrepreneuriat ».
De quoi expliquer que l’arc alpin compte aujourd’hui trois fois plus de startups « à la fois deeptech, greentech et à vocation industrielle que la moyenne nationale », souligne le panorama, et que 18 inaugurations de sites industriels, « de toute tailles et de tous secteurs », aient été enregistré en 2024.
Financements publics et « explosion » de levées de fonds
Dernière cette dynamique porteuse, Laura Colombat pointe une spécificité de taille : « la présence de la French Tech et de BPI sur le territoire qui fédère et dynamise le réseau entrepreneurial et facilite l’accès aux financements publics des startups locales ». En 2023, 4,38 millions d’euros leur ont ainsi été versé via les dispositifs de financement Bourse French Tech, French Tech Emergence et Bourse French Tech Tremplin.
Cette même année, la région connaissait « une explosion de levées de fonds », une startup sur cinq en ayant réalisées l’an passé pour un total de 1,15 milliard d’euros (dont 850 millions pour le seul expert des batteries électriques bas carbone, Verkor). Un essor largement retombé depuis puisqu’au troisième trimestre 2024, les levées de fonds enregistrées se limitaient à 286 millions d’euros mais qui ne modifie pas le constat, insiste Laura Colombat : « Le territoire du sillon alpin représente plus de 13% en valeur des montants levés en France et 5,5% en volume ».