Veolia s’est imposé comme une référence incontournable dans la gestion de l’eau, des déchets et de l’énergie. Présent sur cinq continents avec près de 218 000 collaborateurs, le groupe a réalisé en 2023 un chiffre d’affaires de 45,3 milliards d’euros. Mais au-delà des chiffres, Veolia est engagé dans une mission ambitieuse : accélérer la transformation écologique.
Pour cela, l’innovation a un rôle clé. « L’innovation est au cœur de notre programme stratégique GreenUp 2024-2027 », explique Catherine Ricou, directrice de l’innovation chez Veolia. Dans ce plan, Veolia a défini des cœurs de métier : l’eau, l’énergie et les déchets, ainsi que des boosters de croissance comme les water technologies, les déchets dangereux, les énergies alternatives et décarbonées. « L'innovation vient au service de tous ces sujets », commente Catherine Ricou.
L’innovation au service de trois piliers
Le plan GreenUp de Veolia s’articule autour de trois axes majeurs : la décarbonation, qui inclut des solutions pour les clients et la transition énergétique de ses propres actifs, la régénération des ressources naturelles, avec des initiatives comme le recyclage des métaux stratégiques ou la valorisation des matières organiques en énergie ou engrais, et enfin, la dépollution, notamment par le traitement des micropolluants (PFAS, microplastiques) via des technologies avancées.
« Ces piliers sont soutenus par nos 4 800 brevets et un réseau mondial de 10 centres de recherche et 8 hubs d’innovation », souligne Catherine Ricou. Pour concrétiser cette ambition, Veolia consacre, avec son plan stratégique GreenUp, environ 200 millions d’euros à l’innovation répartis sur quatre ans pour des projets stratégiques à accélérer.
De l’open innovation à l’investissement
Veolia a également mis en place une stratégie d’open innovation. Dans ce cadre, plutôt que de créer un corporate venture capital (CVC), qui impliquerait d’importants investissements en capital et en ressources dédiées, le groupe a choisi de devenir Limited Partner de fonds stratégiques. « Cette approche nous permet d’avoir un effet de levier significatif tout en nous appuyant sur l’expertise de spécialistes du capital-risque », explique Catherine Ricou.
C’est dans ce cadre que Veolia a investi 30 millions d’euros dans le fonds Axeleo GreenTech Industry I, aux côtés de Bpifrance et du Crédit Mutuel Alliance Fédérale. « Ce choix nous permet de bénéficier d’un effet de levier : nos 30 millions contribuent à mobiliser 125 millions dans un premier temps et un total de 250 millions à terme », se réjouit Catherine Ricou. Ce fonds cible des startups industrielles développant des solutions pour décarboner, dépolluer et régénérer les ressources. « Nous sommes le premier LP stratégique du fonds, ce qui nous permet de peser dans les orientations tout en restant actifs dans l’identification des opportunités », précise Catherine Ricou.
Un investissement stratégique, au-delà du rendement financier
« Historiquement, Veolia avait pris quelques tickets dans des fonds, mais il s’agissait alors d’une logique purement financière », partage Catherine Ricou. Or, aujourd’hui, Veolia ne recherche pas uniquement un retour sur investissement classique. « Notre priorité est avant tout stratégique : apprendre, développer un dealflow interne, et nouer des partenariats solides avec des startups prometteuses », explique Catherine Ricou.
L’engagement de Veolia dans Axeleo GreenTech Industry I marque également un soutien à la deeptech, à un moment où l’écosystème a besoin d’un coup d’accélérateur, notamment dans les domaines de la transformation écologique. « Nous croyons fermement que des innovations dans la décarbonation, la dépollution et la régénération des ressources seront déterminantes pour répondre aux défis climatiques », ajoute Catherine Ricou.
Pour l’avenir, Veolia n’exclut pas de diversifier ses investissements dans d’autres fonds, mais garde une approche sélective. « Nous privilégions des tickets significatifs pour peser dans les orientations et concentrer nos efforts sur des verticales stratégiques. Le saupoudrage n’est pas notre philosophie », affirme Catherine Ricou.