Travailler dans le conseil, ça veut dire quoi exactement ? On imagine parfois des journées très longues, une forme d’élitisme et même, avec les récentes affaires gouvernementales, des factures explosives et des prestations intangibles. La réalité est bien différente. Pour commencer, « le conseil », ça ne veut rien dire. Il n’y a pas un, mais des métiers du conseil : différents sous-secteurs, différents types de postes, différents projets et différents niveaux d’expertise, rappelle Syntec Conseil.

Au sujet de l’expertise, justement. C’est le nerf de la guerre ! D’où vient la légitimité d’un consultant, notamment au début de sa carrière ? La question est importante car un jeune diplômé peut très bien s’interroger sur la valeur qu’il apportera à ses premiers clients. On ne s’improvise pas consultant, même avec un diplôme prestigieux.

Une légitimité qui se construit sur l’équipe et sur la formation continue

Pour répondre à cette question, la profession mise beaucoup sur la formation, dès l’embauche et tout au long de la carrière de ses salariés. Et elle y met les moyens.

« Entrer dans le conseil, c’est entrer en formation permanente, résume Camille Le Bras, Directrice des ressources humaines de Mews Partners. Les jeunes qui débutent sont formés dès qu’ils arrivent et disposent ensuite de tous les outils nécessaires pour rester compétents tant sur les volets technologiques que sociétaux. Nous avons mis en place une académie avec six écoles (consulting school, sustainability school…) et nous proposons des parcours certifiants. »

Chez Mews Partners, chaque consultant est formé en moyenne cinq jours par an, sans tenir compte de l’e-learning. « En plus, chaque nouveau consultant est accompagné par un(e) coach interne qui va l’aider à gérer sa carrière, ainsi que par un parrain ou une marraine, poursuit Camille Le Bras. Le consultant se retrouve rarement seul ! Dautant quen mission, il intègre une équipe-projet plus ou moins large, composée de collègues seniors et managers. Il en tire aussi sa légitimité et poursuit quotidiennement sa montée en compétences. »

Même chose chez Axys, où dès son intégration le consultant suit un parcours obligatoire « minutieux et ambitieux ». « Avant même qu’ils arrivent, on a défini un plan de formation pour eux : des formations-socles et certifiantes, qui vont les outiller et leur permettre de travailler dans de bonnes conditions, explique Hanane Akka, Directrice des ressources humaines. Elle remarque que dans le conseil, la montée en compétences est « exponentielle ». « Seul l’univers du conseil offre aux jeunes consultants une telle perspective. Le conseil est synonyme de formation et d'employabilité. J'ajoute que les jeunes sont en recherche d’autonomie et de responsabilité et qu'ils peuvent le trouver aussi dans le conseil. Toujours avec lappui de leurs référents seniors, ils peuvent être très vite confrontés aux modes de fonctionnement des plus hautes strates de lentreprise et de leurs décideurs. En matière de responsabilisation et dinspiration, la promesse est au rendez-vous ! »

Tremplins et carrières au long cours

« Quand on débute sa carrière, on n’a pas envie de se fermer de portes, on apprécie de changer de problématique, de client, d’enjeux. De se déplacer. D’aller se confronter aux réalités multiples des entreprises », reprend Camille Le Bras. Travailler dans le conseil ouvre des portes et parfois on intervient chez un client qui deviendra... un employeur ! Mais il est fréquent également de bâtir toute une carrière en tant que consultant, en changeant de grade, en devenant manager ou en embrassant une filière d’expertise.

Chez Axys, Laurence Suprano, associée et Directrice générale, a opté pour le conseil il y a 25 ans de cela. Diplômée de l'école d'ingénieurs INP Grenoble et titulaire d'un MBA de l'IAE d'Aix-en-Provence, elle a débuté sa carrière en 1995 chez Nexter (ex GIAT Industries) avant de rejoindre Axys en 1996. Cinq ans plus tard, elle est déjà promue associée. « J’ai développé une expertise dans le pilotage de grands projets de transformation et dans l’accompagnement au changement, chez des clients comme La Poste, Air-France KLM, Pernod Ricard, SNCF … et dans des secteurs aussi variés que les services, le transport ou l’aéronautique », résume-t-elle. En charge des practices Change et Digital Data, Laurence Suprano est devenue Directrice Générale à la fin de l’année 2023, année où le cabinet s’engage en tant que membre de la Convention des Entreprises pour le Climat, dédiée au conseil (CEC Consulting).

Des métiers pour les curieux

Quels sont les « soft skills » requis pour s’épanouir dans les métiers du conseil ? Chez Mews Partners, Camille Le Bras cite la curiosité et la capacité d’écoute (« On n’arrive pas avec ses certitudes chez le client »). Une grande capacité d’analyse et de synthèse, un bon relationnel et la faculté de « délivrer » (de répondre aux attentes clients) dans des délais courts et de manière qualitative, font aussi partie des pré-requis.

L’agilité intellectuelle s'ajoute à la liste, pour s’adapter à toutes les situations possibles. « Le consultant est en veille constante sur le marché pour garder une longueur d’avance, résume Hanane Akka. Il est à l’affût de la nouveauté et élargit constamment son champ de connaissances (actualités, tendances sectorielles et métiers, évolution des méthodologies…). Que ce soit dans la découverte ou l’approfondissement, le quotidien du consultant est varié et chaque journée est différente. Nous avons choisi de créer aussi une filière Expertise, pour les consultants qui ont envie d’évoluer autrement qu’en devenant manager."

On retrouve toutes ces qualités humaines dans les parcours des consultants, à l’image de Damien Hamonet, Senior Manager du Département Finance, entré chez Axys il y a dix ans et qui poursuit en parallèle ses activités d’Adjudant-Chef chez les pompiers : « Ce qui me plaît dans le conseil, c'est la capacité à comprendre le périmètre des besoins de notre client pour devenir opérationnel et efficace rapidement. On peut établir un parallèle avec les pompiers : quelques secondes pour analyser l'accident, l'incendie, et mettre en place une tactique opérationnelle efficace et sécuritaire. En tant que Senior Manager, mon rôle consiste à accompagner de grands groupes français et internationaux dans la transformation de leur direction financière. Mon activité de sapeur-pompier m’a toujours apporté un équilibre dans ma vie professionnelle. »

Pour en savoir plus sur les métiers du conseil et le quotidien du consultant, rendez-vous sur la plateforme dédiée d’Ask For Conseil