En 2018, Meet my mama est née de deux constats. « D’abord, on s’est rendu compte que de nombreuses femmes passionnées de cuisine, originaires des quatre coins du monde, avaient du mal à vivre de leur passion », souligne Youssef Oudahman, le cofondateur, qui prend l’exemple de sa mère, originaire du Maroc. « C'était compliqué pour elle de trouver un poste de cuisinière, dans un secteur majoritairement masculin », souligne le cofondateur, pour qui la barrière de la langue, les problèmes de mobilité ou de disponibilités des mères de familles, voire le manque de confiance en soi, peuvent aussi être des freins. De nombreuses femmes issues de l’immigration ou réfugiées ont un savoir-faire unique pour la cuisine de leur pays d’origine et ce talent méritait d’être mieux valorisé. Meet My Mama s'est donc donné pour mission de révéler les talents culinaires de ces "mamas".
Autre constat pour Youssef Oudahman, qui s’est associé à Donia Souad Amamra et Loubna Ksib : « le besoin de renouveau de l’événementiel. » « Souvent, la partie traiteur apporte assez peu de choses dans le cadre d’un événement alors que c’est souvent le plus gros poste de dépense », estime Youssef Oudahman. Pour proposer une offre originale, les trois associés ont donc mis au point une plateforme traiteur, afin de commercialiser le savoir-faire des mamas par le biais de « voyages culinaires. »
Des voyages culinaires en Inde, en Amérique latine ou en Islande
Au-delà du menu, l’idée est de vendre une ambiance, via un décor, une mise en scène et des costumes. « Tout est pensé en lien avec les coutumes de la région choisie », souligne le cofondateur, qui « emmène » ses clients en Inde, en Amérique latine, mais aussi en Islande ou en France. Meet my mama s’est également dotée d’une école de formation pour former directement les cuisinières au métier de cheffe. Ces dernières peuvent par ailleurs être accompagnées pour l’élaboration des recettes ou pour leurs démarches administratives.
Pour accélérer, Meet my mama vient d'annoncer une levée de fonds de 3 millions d’euros auprès de Kimpa, Fair Equity, BNP Paribas, Olympe Capital et le Groupe Up. En 2021, la société avait déjà levé 2,8 millions d’euros pour se structurer. Cette fois, l’objectif est de poursuivre le développement de sa plateforme en intégrant notamment de nouvelles fonctionnalités. « L’objectif est que nos clients puissent gérer leur facturation, choisir le niveau de service qu’ils veulent avoir. Et aller plus loin dans la digitalisation pour permettre aux mamas de gagner en productivité », précise le cofondateur.
« Toucher 100 nouvelles cheffes »
Dans le même temps, la startup envisage d’aller chercher davantage de marchés grâce au recrutement de commerciaux. « Jusque-là, on se reposait exclusivement sur les demandes entrantes », souligne Youssef Oudahman, qui souhaite également réaliser des investissements marketing pour gagner en visibilité. Pour ce faire, la startup de 25 salariés, envisage de recruter environ 10 personnes supplémentaires dans les deux ans à venir. « Notre ambition est également d’aider davantage de mamas à se professionnaliser en touchant 100 nouvelles cheffes, qui généreront environ 1000 emplois directs et indirects », poursuit Youssef Oudahman, qui a déjà accompagné 80 cuisinières.
A termes, Meet my mama ambitionne de s’étendre dans les principales capitales européennes. « Nous avons déjà fait des prestations à Londres ou Lausanne. Mais pour le moment, l’enjeu est de nous renforcer en France et de passer à l’échelle, sur un marché où il y a déjà beaucoup à faire. »