Les systèmes de protection sociale et de prévoyance français mais aussi européens reposent en partie sur les mutuelles et les assureurs. Startup de l’assurtech depuis 2017, Fasst contribue à la digitalisation du secteur et franchit un nouveau cap grâce à une levée de fonds de 27 millions d’euros. « La moitié des souscriptions se font encore en format papier tandis que l’autre moitié reste monocanal et se limite à un contrat » explique Yasser Echoukry, directeur général de Fasst.

Avec ces fonds, la startup porte plusieurs objectifs à commencer par l’amélioration du produit. Fasst prévoit d’intégrer de nouveaux composants et d’apporter une réponse plus rapide. « 20 000 personnes utilisent notre plateforme mais nous avons l’ambition d’en compter 50 000. Avec cette augmentation, les besoins en capacité se montrent plus importants. » Yasser Echoukry renforcera donc son équipe innovation pour y parvenir.

Fasst affiche des ambitions multiples

Conscient des enjeux de cybersécurité, le directeur général souhaite également fortifier son équipe dédiée pour investir sur le contrôle et le cryptage de la donnée. « Nous devons rester à la page sur ce sujet. » Fasst planche également sur l’intelligence artificielle tant pour documenter sur ses produits que pour accompagner les utilisateurs sur les réglementations grâce à du machine learning mais aussi pour améliorer la productivité des fonctions support et des codeurs. « Nous avons fait des tests intéressants qui montrent que l’IA fait gagner de 20 à 30 % de productivité mais il y a derrière un enjeu de formation pour nos collaborateurs. »

La levée de fonds réalisée par Fasst vise également à ouvrir les portes de l’internationalisation. « Dès 2025 ou 2026, nous aimerions aller au Luxembourg avec nos clients actuels mais nous regardons aussi l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne pour 2027. » Pour y parvenir, la jeune pousse envisage de passer par une future acquisition afin de profiter de sa connaissance du marché. « Même si on constate une proximité entre les modèles français et allemands et que les sujets de la prévoyance et de système de protection sociale restent très européens, chaque réglementation diffère. » Fasst espère donc être présent dans cinq pays d’ici cinq ans.

Savoir s’entourer

Pour porter ses multiples ambitions, le directeur général projette 25 recrutements. « Nous allons structurer les équipes dans notre esprit d’entreprise citoyenne. Chez Fasst, un tiers de profils sont en reconversion. » L’acteur de l’assurtech estime également qu’il créera de l’emploi chez ses partenaires intégrateurs auxquels il entend confier la dimension paramétrage et intégration de sa solution. « D’ici 3 ou 4 ans, 50 à 60 % de ces opérations seront sous-traitées. Cela demande toutefois de la formation, il faut écrire une procédure et apporter une rigueur à cette démarche d’industrialisation. »

Pour accompagner ces déploiements et projets, Fasst s’est entouré de Revaia. « Nous avons une culture du sur-mesure artisanal et nous avons retrouvé chez Revaia cette agilité ainsi que ces valeurs citoyenne, d’impact environnemental et social qui sont aussi les nôtres. » La startup considère également que la présence de BPI par le biais de son fonds Large Venture dans son tour de table rassurera ses clients.