Les keynotes deviennent presque la norme pour les licornes françaises. Après Ledger, société désormais habituées aux présentations à l’américaine, et plus récemment Back Market et Doctolib, c’était au tour d’Alan de se prêter à l’exercice ce mardi 5 novembre dans le cadre prestigieux de l’Hôtel de l’Industrie, dans le VIe arrondissement de Paris.
Lors de cet événement placé sous le signe de «l’IA, la santé et la prévention», Jean-Charles Samuelian, co-fondateur et CEO d’Alan, a promis d’entrée de jeu de nouveaux produits «pour rentrer dans une nouvelle ère de la santé». Ces nouveaux produits sont au nombre de trois et répondent aux appellations suivantes : Shop, Walk et Mo.
«Rendre la longévité ludique, locale et gratifiante»
Le premier service présenté, Shop, est une marketplace de produits de santé et de bien-être intégrée à l’application Alan. Les produits, répartis dans une dizaine de catégories (nutrition, sommeil, poids, stress, fertilité…) sont issus de marques françaises triées sur le volet, comme Withings, acteur de la santé connectée, et Biolane, spécialiste de l’hygiène et du soin bébé, et proposés à des prix préférentiels pour les membres d’Alan. «Chaque produit est rigoureusement évalué en fonction de sa qualité, de sa composition et de son efficacité. Alan Shop vise à être un véritable tiers de confiance pour nos membres», indique Mélanie Alsberghue, Product Manager chez Alan.
Quand au second produit dévoilé, il s’agit de Walk. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un compteur de pas, mais la licorne française a décidé d’y greffer une approche basée sur la gamification. En effet, chaque pas rapporte des points baptisés «berries» (baies en français), qu’il est possible d’échanger pour faire des dons à des associations ou obtenir des réductions sur Alan Shop. Les points permettent aussi de personnaliser un avatar virtuel au sein de l’application. Derrière cette approche, l’objectif est de «rendre la longévité ludique, locale et gratifiante», assure Antoine Moulet, Product Manager chez Alan. Ce dernier reconnaît que s’attaquer au problème de la sédentarité n’est pas chose aisée : «Notre cerveau est programmé pour rechercher la satisfaction instantanée.» Autrement dit, on se laisse plus facilement tenté par une série Netflix qu’un marathon.
Un assistant piloté par l’IA dans l’application
Dernier produit présenté, et pas des moindres, Mo est un assistant de santé piloté par l’intelligence artificielle. Intégré au chat de l’application Alan, il vise à aiguiller les utilisateurs lorsqu’ils ont une question avant même qu’un médecin ne soit disponible pour leur répondre. Concrètement, Mo pose des questions, puis livre des recommandations et des conseils en fonction des réponses données par l’utilisateur. Cependant, le chatbot n’est pas livré à lui-même, puisqu’un médecin supervise la conversation pour rassurer le patient.
Alan espère en faire un véritable «compagnon de santé» pour ses membres alors que «10 millions de questions sur la santé sont posées à Google chaque année en France», indique Antoine Lizée, en charge de l’IA chez Alan. «Avec l’IA, nous sommes à l’aube d’une révolution technologique du même niveau qu’Internet il y a 20 ans. L’IA peut faire peur mais elle a le potentiel pour transformer la santé de chacun», ajoute-t-il. Alan assure que 81 % de ses membres ayant testé Mo ont accepté d’échanger avec cet assistant virtuel, tandis que 95 % des conversations de ce dernier ont été jugées «bonnes» ou «excellentes» par les médecins ayant pris part à la phase de bêta-test.
Encourageant pour répondre à des petites urgences quand le système de santé est surchargé. Dans la même veine, Doctolib a présenté il y a quelques semaines un assistant de consultation basé sur l’IA et prévoit d’en lancer deux autres l’an prochain. Doctolib travaille depuis plus d’un an à la création de ces nouvelles solutions d’intelligence artificielle. Dans ce sens, l’entreprise a mobilisé une centaine de collaborateurs à l’intérieur d’une cellule dédiée à l’intelligence artificielle.
Nikola Karabatic en invité de prestige
Avec ces trois nouveaux produits, Jean-Charles Samuelian assure qu’Alan a présenté «un aperçu du futur de la santé» dans lequel «prendre soin de soi devient aussi captivant qu’une série Netflix et aussi simple que de faire ses courses en ligne». Clou du spectacle dans cette keynote, Nikola Karabatic, triple champion olympique de handball, était présent pour une discussion avec le patron d’Alan sur son rapport à la santé durant sa carrière. L’occasion pour la légende du handball français de saluer l’investissement des entrepreneurs de la tech. «Il y a un vrai lien entre le sport et l’entrepreneuriat. Que l’on soit sportif de haut niveau ou entrepreneur, il faut être performant dans la durée», a souligné Nikola Karabatic, qui soutient notamment le fonds Teampact Ventures.
Avec cette keynote, Alan célèbre une année 2024 bien remplie, marquée notamment par une série F de 173 millions d’euros. A cette occasion, la société tricolore, désormais valorisée à 4 milliards d’euros, s’est associée au deuxième bancassureur de Belgique. Alan a également décroché des contrats clés dans la fonction publique, en remportant notamment l’appel d’offres pour couvrir les agents des services de Matignon. A ce jour, la licorne revendique 680 000 membres, 30 000 entreprises clientes et 470 millions d’euros de revenus annuels récurrents. Elle vise la rentabilité en France dès 2025 puis au global en 2026. Présente en France, en Belgique et en Espagne, la société a lancé ses activités au Canada il y a quelques semaines.