Après plusieurs semaines d’itinérance, le Fundtruck faisait escale le 4 octobre dernier en Occitanie, où cette neuvième étape est remportée par deux lauréats : Floodframe et Lineup Ocean. Deux startups dont l’offre a été pensée pour répondre, chacune dans son domaine, aux effets du dérèglement climatique.

La première en proposant un dispositif « low tech et donc autonome, résistant et réutilisable » pour protéger les habitations et bâtiments des risques, en forte hausse, d’inondation. La seconde en accompagnant les « acteurs littoraux » - collectivités côtières, entreprises du domaine éolien ou portuaire… - dans la préservation et la restauration de leur environnement avec des aménagements bio-inspirés. Autrement dit, « durables, propices à la sauvegarde de la vie marine et éco-conçus de A à Z », indique son fondateur, Robin Alauze.

« Agir avec la nature, pas contre elle… »

Lorsqu’il crée Lineup Ocean en avril 2022, c’est avec l’ambition d’offrir une alternative durable aux aménagements existants type digues et brise-lames, censés lutter contre les effets du réchauffement climatique qui, en élevant le niveau de la mer, fragilisent l’environnement côtier. Or, pour Robin Alauze, ces constructions qui « défigurent les littoraux » sont également susceptibles d’aggraver le problème. À l’inverse, il imagine une solution permettant d’agir « non plus contre la nature mais avec elle ».

Son idée ? des ouvrages sous-marins réalisés à partir de mortier bio-sourcé et par impression 3D, spécifiques à chaque risque côtier, et gérés du stade de la conception à celui de l’immersion avec la garantie d’un suivi dans le temps. Une offre qui, explique-t-il, repose sur une triple promesse : « atténuer efficacement les risques d’érosion et de submersion grâce à des aménagements inspirés de l’architecture des fonds marins - mangroves, barrières coraliennes… - tout en favorisant le développement de la biodiversité marine et en créant des supports d’activités éco-touristiques : plongée, snorkeling, surf… »

Une solution autonome, résistante et réutilisable

Autre problématique de long terme, celle sur laquelle Floodframe a vu le jour : en France, 19 millions de personnes vivent en zone « à risque inondation » et, sous les effets du réchauffement climatique, le coût de ce risque explose. « Pour les assureurs, il a représenté plus de 25 milliards d’euros sur les quatre dernières décennies et il devrait augmenter de 50 % d’ici à 2050 », assène Caroline Lapelerie. Directrice générale adjointe de l’entreprise, elle résume : « Face à une telle amplification, viendra un moment où le risque cessera d’être assurable. » Et où chacun, particuliers et professionnels, devra agir pour s’en prémunir…

C’est pour répondre à cette réalité qu’il y a trois ans, Floodframe lance son offre, fondée sur une innovation danoise : un dispositif permettant d’entourer tout type de bâtiment, habitation ou entreprise, d’une membrane étanche qui se déploie automatiquement lorsque l’eau monte. « Notre solution fonctionne sans électricité, explique Caroline Lapelerie, elle résiste quels que soient le niveau d’eau et la durée de l’inondation, et elle est réutilisable. » Le tout, pour un coût d’installation de 500 euros par mètre linéaire.

Levée de fonds

Pour la startup en pleine phase d’accélération, qui après plusieurs « déploiements » auprès d’entreprises, enregistre ses premières commandes en provenance de particuliers, le prix Fundtrunck tombe à point nommé. « Il devrait nous aider à effectuer une levée de fonds qui nous permettra d’enrichir encore notre solution et de la rendre "100% made in France" avant de la proposer à l’ensemble du territoire français, puis à l’international », explique Caroline Lapelerie.

Même ambition, ou presque, du côté de Lineup Ocean chez qui, après une première levée de fonds réalisée en juin dernier, Robin Alauze espère une nouvelle injection au capital destinée à « accélérer la croissance sur 4 axes : commercial, scientifique, humain et matériel ». Son objectif : donner à la startup les moyens de démontrer l’efficacité de ses aménagements en vue d’un déploiement sur la totalité des façades maritimes françaises et, à terme, à l’international.