RTP est une société de capital-risque internationale qui opère depuis ses bureaux de Londres, Paris, Amsterdam, New York, Dubaï et Bangalore. La société a lancé l’an dernier son nouveau fonds, RTP IV, qui totalise 1 milliard de dollars. Ce fonds s’intègre dans la continuité de sa stratégie qui consiste à investir à l'échelle mondiale dans des fondateurs qui remodèlent le monde grâce à la technologie.

Le Fonds IV a été déployé en Amérique du Nord, en Europe, en Inde et en Asie du Sud-Est. Il se concentre notamment sur l'IA et le machine learning, les logiciels d'entreprise, la fintech, le commerce électronique et l'edtech. Pour en savoir plus sur RTP et sur sa vision du marché français, Maddyness s’est entretenu avec Louis Dussart, Vice Président de RTP Global et responsable du bureau parisien.

Un acteur international établi sur le marché français

Louis Dussart a commencé sa carrière chez White Star Capital. « J'ai fait un premier stage en étant deux mois à Montréal, deux mois à New York et deux mois à Londres. J'ai eu l'occasion de voir des écosystèmes plus mature que l'écosystème français », raconte-t-il. « En 2017, quand je suis revenu à Paris, on commençait à comprendre que l'écosystème français émergeait. En même temps que mon master, le fondateur de White Star m’a confié l’ouverture du bureau parisien », poursuit-il. 

Après une expérience entrepreneuriale, Louis Dussart revient au capital-risque et rejoint RTP en 2020. « L’écosystème français était en train de se structurer et, fort de mon expérience, ma mission était de créer un bureau complémentaire à celui de Londres pour couvrir l'Europe et établir une présence auprès de l'écosystème français », partage Louis Dussart. 

Quand il rejoint le fonds en 2020, RTP est en train de lancer le fonds III, un fonds de 650 millions de dollars qui avait vocation à être déployé pour un tiers en Amérique du Nord, un tiers en Europe et un tiers en Inde et en Indonésie. Aujourd’hui, RTP commence à déployer le fonds IV, qui pèse un milliard de dollars. 

RTP IV, un fonds dans la continuité de la stratégie de RTP

Le fonds IV investit des tickets entre 5 et 15 millions de dollars, dans des tours de série A, et à la marge, en série B. « Nous ciblons des sociétés qui ont trouvé leur product market fit et qui commencent à avoir une réplicabilité dans leur stratégie d'expansion et de go to market », précise Louis Dussart. Sur la partie B2B SaaS en particulier, l’enjeu est d’investir relativement tôt pour aider les startups à s’implanter aux États-Unis et ainsi accéder à un marché bien plus important que le marché européen.

RTP est un fonds généraliste, mais les focus peuvent varier en fonction des zones géographiques. « Si on regarde l'Europe, nous avons un biais assez fort sur les fintech. Nous pensons que Qonto a pavé la voie à de beaux succès pour les fintech européennes », partage Louis Dussart. « En ce moment, je regarde aussi beaucoup la climatetech, partant du principe que l'Europe est en avance sur les États-Unis et sur l'Asie », poursuit-il.

Un regard positif sur l4écosystème français

RTP est très positif sur le marché français. « Les talents français sont d'une qualité exceptionnelle. Il y avait un manque d'accès aux capitaux sur le marché français qui a été en partie résolu, notamment sur l’early stage », avance Louis Dussart, citant également le travail de Bpifrance. « Je pense qu'on entre dans une phase où la tech sort de l’écosystème parisien et va commencer à devenir beaucoup plus structurelle dans l'économie française. Cela va apporter de la création de valeur à plus long terme et c’est ce que nous essayons de capturer », poursuit Louis Dussart. « Nous regardons l'écosystème français comme un écosystème assez diversifié, ce qui nous laisse la possibilité d'être opportuniste plutôt que sectorisé », affirme-t-il.

À date, RTP a investi dans deux startups françaises : la edtech Augment et les fintechs Fintecture. Le fonds a également investi dans deux startups fondées par des français et basées à l’étranger, la fintech Primer API et Datadog, dont il a leadé la série A en 2011. L’argent du fonds IV vient d’ailleurs des gains de l’investissement dans Datadog. « On ne sert donc pas des intérêts de LP. Nos seuls clients, ce sont les fondateurs dans lesquels nous investissons », avance Louis Dussart.

RTP a également une activité de fonds de fonds, et a investi, en tant que LP, dans des fonds français, tels que Emblem.