« Notre but en postulant était de pouvoir challenger notre solution aux avis d’experts métier, souvent difficiles d’accès, et de tisser des liens avec des clients potentiels au sein de filiales du groupe », se remémore Fanny Sauvée, la cofondatrice d’Orus Energy. Cette startup, qui a rejoint la promotion 2024 du programme SEED de Leonard, opère en effet dans le secteur de l’efficacité énergétique des bâtiments, l’un des nombreux domaines d’intérêt de la cellule d’innovation du groupe Vinci.
Construction, énergies, infrastructures… mais pas seulement
« On étudie tous les dossiers, à partir du moment où ils sont liés à nos secteurs d’intérêt, c’est-à-dire les métiers de Vinci : la construction, les énergies, l’exploitation des infrastructures…” précise Antoine Larousse, responsable du programme SEED, qui ajoute : « il peut s’agir de hardware ou de software, de deeptech et de nouveaux matériaux, d’outils à destination des fonctions supports ou encore d’équipements pour le terrain… » Seul prérequis : que la startup puisse présenter un prototype au jury.
« Vinci, c’est plus de 4 000 entreprises, 220 000 employés et de nombreuses activités différentes à travers le monde. Tout cela fonctionne de manière très décentralisée et il fallait les accompagner dans leur démarche d’innovation : c’est pour cela que Leonard a été créé en 2017, avec un lieu, une équipe chargée de la prospective et des programmes d’innovation entrepreuneuriale pour l’interne et l’externe », rappelle-t-il.
Une dizaine de startups chaque année
Créé en 2019, SEED est l’un de ces programmes : chaque année, une dizaine de startups en phase d’amorçage, c’est-à-dire avant levée de fonds de série A, le rejoignent, en provenance du monde entier. En l’intégrant, les startups bénéficient d’une formation certifiante d’Entrepreneuriat délivrée par le Stanford Center for Professional Development. Elle participent à des workshops thématiques, rencontrent des experts du groupe et peuvent occuper des bureaux au sein des locaux parisiens de Leonard.
« SEED permet aux startups de rencontrer de nombreux interlocuteurs chez Vinci : des opérationnels, des directeurs de business units, des experts… ces échanges leur offrent l'occasion de mettre à l'épreuve leurs technologies, leurs prix, leurs stratégies. De janvier à juin, elles disposent de l’accompagnement nécessaire pour ajuster leur offre et parvenir à un product-market fit optimal. Parfois, certaines startups intègrent le programme avec une offre, et six mois plus tard, elles présentent un produit et un business model totalement différents », explique le responsable du programme.
Visibilité et crédibilité
A noter : les startups reçoivent également de la part de Leonard un financement de 60 000€ (30 000€ en numéraire et 30 000€ en compensation de créance). Mais, comme Antoine Larousse le souligne : « nous ne sommes pas un CVC. Ce sont de tout petits tickets sous forme de BSA. Mais nous aidons les startups à lever des fonds lors de notre demo day. En juin, cinquante-cinq fonds étaient présents pour rencontrer sept startups ! »
« Rejoindre SEED répondait également à un double objectif de visibilité et de crédibilité. En plus d’être associés à un grand groupe comme Vinci, le programme nous a permis d’intervenir et participer à des événements clés du secteur », complète Fanny Sauvée, qui, six mois après l’entrée d’Orus Energy dans le programme, estime que celui-ci a « complètement tenu sa promesse ».
À l’issue du programme, en juillet 2024, l’entreprise - également incubée à Station F - a d’ailleurs bouclé une levée de fonds de 2,2 millions d’euros afin d’accélérer le développement de sa plateforme de flexibilité énergétique.
« Nous avons été très bien entourés tout au long du programme et nous travaillons déjà main dans la main avec plusieurs entreprises de Vinci qui sont devenues nos clients » explique la cofondatrice… tout en se projetant déjà dans la suite : le programme Catalyst, destiné, lui, à développer les collaborations entre startups, scaleups et PME avec les différentes entités du groupe Vinci.