Fondé en 2016, Redstart compte déjà une quarantaine de startups créées, dont Inn'pusle une medtech spécialisée dans la prise en charge des arrêts cardiaques et Kriptown une néo-bourse des startups et des PME. Le startup studio co-fonde des entreprises et les accompagne de la création jusqu’au seed. Il n’a pas de secteur de prédilection, mais compte plusieurs startups dans la santé et l’industrie, notamment des agritechs et des fintechs. Pour en savoir plus, Maddyness a rencontré Arnaud Mournetas, l’un des co-fondateurs. « J’ai toujours eu le virus de l’entrepreneuriat, j’ai monté ma première entreprise dans l’applicatif aux matériaux polymères alors que j’étais encore étudiant », raconte-t-il.
En 2016, après un passage dans un cabinet de conseil, Arnaud Mournetas décide de retourner à l’entrepreneuriat. « L’entrepreneuriat, ce sont avant tout des convictions, une envie de contribuer à changer les choses en se saisissant de problématiques non adressées », avance-t-il. Particulièrement intéressé par la phase initiale de l’entrepreneuriat, il cherche avec ses associés le meilleur moyen de l’adresser. « Nous avions deux possibilités : soit nous lancions notre propre startup, soit nous structurions une démarche pour cette phase initiale qui nous fait vibrer », partage Arnaud Mournetas.
Transformer les belles idées en belles histoires entrepreneuriales
Avec ses trois associés, ils s’inspirent de modèles américains, comme celui de Y Combinator, et lancent Redstart. « À l’époque, ce type de structure commence à émerger plus massivement et vient tempérer le côté Far West de l’entrepreneur qui s’aventure seul », avance-t-il.
L’objectif de Redstart est de mobiliser leur expertise, leur expérience et leur réseau au quotidien. Le studio partage le risque et construit avec les entrepreneurs les premières étapes vers une réussite commune. « Notre mission est de faire en sorte que les belles idées deviennent de belles histoires entrepreneuriales et de permettre à ces belles histoires de se multiplier en évitant les pièges des premières années », déclare Arnaud Mournetas. « Contrairement à un fonds dont l’objectif est d’obtenir le plus gros multiple à la sortie, notre rôle est de donner le plus de chances de survie possible. Notre objectif n’est pas simplement de créer une startup qui lève des fonds, mais une entreprise qui va créer de la valeur et des emplois », poursuit-il.
Redstart a une vision très opérationnelle du startup studio. « Nous apportons les expertises régaliennes et nous trouvons les bons partenaires pour les savoir-faire métiers ou techniques », explique Arnaud Mournetas. Aujourd’hui, Redstart compte 10 opérationnels et au total 40 associés qui accompagnent les startups. « Souvent, quand nos entrepreneurs réussissent et que les entreprises grandissent, ils deviennent à leur tour associés », commente Arnaud Mournetas.
Au fur et à mesure des années, le studio a aussi structuré des branches de services à la carte à destination de toutes les entreprises. « Le modèle de startup studio n’est pas toujours évident, cette activité nous permet donc d’avoir une autre source de revenu tout en élargissant nos réseaux de partenaires de confiance », confie Arnaud Mournetas.
Plusieurs sources d’idées
Redstart s’associe systématiquement aux startups créées. Les entrepreneurs sont largement majoritaires et le studio prend 15% du capital en contrepartie de l’expertise apportée. « Nous pourrions nous qualifier “d’entrepreneur studio”, dans le sens où avant d’aller chercher des idées, nous allons chercher des personnes », explique Arnaud Mournetas. « Nous voulons que les personnes avec qui nous travaillons s’approprient le business. Au début, la majorité des entrepreneurs qui venaient nous voir, arrivaient avec une idée et nous nous associions en prenant une position de co-fondateurs », partage Arnaud Mournetas.
Mais aujourd’hui, de plus en plus d’entrepreneurs arrivent sans idées. « L’idée peut venir d’une tierce personne, ou du studio, et dans tous les cas, on vient constituer l’équipe fondatrice », partage Arnaud Mournetas. Le startup studio génère donc des idées grâce à une méthodologie spécifique, en travaillant avec les entrepreneurs de son réseau ou grâce à des partenariats avec des structures comme des laboratoires ou des structures de recherches qui peuvent avoir des technologies à valoriser.
Au-delà de l’origine des idées, Arnaud Mournetas note que le profil des co-fondateurs a beaucoup évolué. « À nos débuts, nous avions beaucoup de jeunes, un peu utopistes. Depuis le covid, nous avons des profils plus matures, qui savent profondément pourquoi ils veulent entreprendre et qui veulent porter des projets avec des valeurs qui leur tiennent vraiment à cœur », avance-t-il.