L’histoire de HCVC a commencé il y a une dizaine d’années à l'époque du Hardware Club. « L’idée était de rassembler des sociétés du hardware qui rencontraient des problématiques similaires, en particulier au niveau du financement », raconte Alexis Houssou, fondateur et managing partner chez HCVC. Par la suite, HCVC a vu le jour en tant que fonds, avec la vocation d’investir dans les startups de la communauté.

En juin 2023, HCVC a réalisé le closing de son second fonds, à 75 millions de dollars, en dépassant son objectif initial de 60 millions de dollars. Avec ce nouveau fonds, HCVC élargit sa thèse initiale, très centrée sur le hardware, et souhaite se concentrer sur les technologies de rupture dans des domaines tels que le climat, la défense, l’IA, la biotech ou l’aérospatial. 

Un fonds Deeptech qui répond aux grands défis

HCVC ambitionne de répondre aux grands défis du monde, de la décarbonation de l’industrie à la défense des démocraties, en passant par la réindustrialisation et la conquête spatiale. « La thèse du fonds est devenue plus large que celle de la communauté », commente Alexis Houssou. « Les tendances changent avec le temps, et l’idée est que la thèse puisse s’adapter pour continuer à investir dans les entrepreneurs qui font les choses les plus intéressantes », partage-t-il.

HCVC investit aujourd’hui dans trois thématiques principales. La première est celle des technologies stratégiques : manufacturing, robotique, dual use (défense et civil), semi-conducteurs, etc. 

La seconde concerne la santé et les biotechs. « Sur cette thématique, nous avons un angle assez précis qui est celui de l’automatisation des laboratoires ou de l’industrialisation des procédés de fabrication pour les nouveaux médicaments ou les thérapies géniques et cellulaires », partage Alexis Houssou. « Beaucoup d’innovations médicales arrivent sur le marché, mais il y a souvent un problème d’accès en raison des coûts. La technologie peut venir aider à baisser ces coûts et ainsi démocratiser l’accès aux médicaments », explique-t-il.

Enfin, HCVC s’intéresse à l’énergie et plus précisément à la décarbonisation. « D’ici 2050, nos besoins en énergies vont être multipliés par dix, et il faudra beaucoup plus d’énergies propres pour résoudre le problème du réchauffement climatique », avance Alexis Houssou.

Investir dans des startups “utiles”

HCVC ne se définit pas comme un fonds à impact, mais ambitionne d’investir dans des technologies qui ont un véritable intérêt pour le monde. « Aujourd’hui, on souhaite pouvoir investir dans des technologies très nouvelles, comme la fusion nucléaire. Si elles fonctionnent, ces technologies auront un impact énorme sur la production d’énergies et donc l’impact environnemental. Malheureusement, aujourd’hui, ce type d’investissement ne coche pas toujours les cases ESG », relève Alexis Houssou.

Avec plus de 130 millions de dollars d’actifs sous gestion, HCVC a déjà investi dans plus de cinquante sociétés. Avec son second fonds, HCVC prévoit de réaliser jusqu’à quarante investissements, soit une dizaine de dossiers par an au cours des prochaines années, avec des tickets allant de 250.000 euros à 2,5 millions d’euros. Le fonds a déjà réalisé dix-neuf investissements. Dans le portefeuille, on retrouve notamment Renaissance Fusion, un fleuron français de la fusion nucléaire, Numi, une société de bio-manufacturing qui permet de produire du lait maternel ex-vivo ou encore Orakl, qui développe des avatars de tumeurs de patients qui combinent des données biologiques et cliniques pour alimenter l'arsenal thérapeutique de lutte contre le cancer.