Passer du laboratoire à l’usine, de la recherche d’idées à celle de financements, de l’écriture d’articles scientifiques à celles de contrats : autant de défis auxquels sont confrontés les dirigeants de deeptechs. C’est l’histoire de Pasqal, née de plus de 40 ans de recherche du Prix Nobel de Physique Alain Aspect, cofondateur, et de sa vision : ouvrir les portes du laboratoire pour implémenter une innovation dans le tissu industriel. Alain Aspect a ainsi joué un rôle majeur en France pour transformer les usages du monde de la recherche. En bref, son message : si vous avez une bonne idée d’application, lancez-vous dans l’entreprenariat. C’est la première étape.

La seconde, c’est de répondre aux attentes exigeantes du marché – ou même de les créer. Chaque jour, des défis apparaissent : trouver des partenaires industriels prêts à investir dans une innovation de rupture, embarquer des équipes de recherche vers des objectifs business, éduquer les entreprises à une technologie nouvelle. Sur ce dernier point, convaincre des entreprises de premier plan de se saisir d’une technologie de rupture a été un vrai défi. C’est pourtant un levier de compétitivité qui permet de créer des nouveaux marchés, d’accélérer la transformation industrielle, la décarbonation d’un procédé, etc.

De Saclay à Davos : fixer les standards de l’innovation avec nos clients

Le passage de la recherche à la startup c’est aussi la mue du chercheur au dirigeant. Ce n’est pas seulement une transition de rôle, mais un changement de paradigme. En tant que CEO, il s'agit de revêtir une « double casquette » : des laboratoires de l’Institut d’Optique sur le plateau de Saclay au centre des congrès du Forum de Davos et ainsi aligner les cultures d'innovation et de développement commercial, souvent sur plusieurs zones géographiques.

Cela implique d’instaurer un environnement où les considérations business sont pleinement intégrées à la recherche et inversement. Chez Pasqal, nous avons pris le parti de développer cette approche pragmatique, « client centric » où les chercheurs collaborent au plus près des clients. C’est aussi ce qui permet de faire grandir le progrès scientifique au cœur de l’économie réelle et d’enclencher bien souvent un cercle vertueux.

Ces synergies permettent d’accélérer la transformation des découvertes scientifiques en projets commercialisables, tout en finançant et alimentant la recherche avec des besoins concrets identifiés par le marché.

Les grandes recherches d’aujourd’hui feront les champions de demain

Il est donc essentiel de soutenir la science et les recherches de pointe, qui sont autant de belles startups en devenir ; ainsi que d’encourager les ingénieurs et chercheurs à embrasser largement l’entrepreneuriat. Nous devons continuer à fournir aux chercheurs le cadre nécessaire pour faire aboutir leur travaux d’une part et les convertir en offre commercialisable d’autre part. En effet, les partenariats entre les champions de la tech française et les groupes industriels sont les preuves de la pertinence de l’offre des nouvelles technologies de notre écosystème qui doit se maintenir.

Les dispositifs de soutien existants, tels que les incubateurs et les programmes de mentorat, jouent déjà un rôle capital. Chez Pasqal nous l’avons expérimenté au travers du programme Deeptech Founders.
Mais nous devons aller plus loin en renforçant le soutien à la recherche d’excellence. Ce sont les grandes recherches d’aujourd’hui qui feront nos grands champions de demain, grâce aux dispositifs de soutien, en particulier la commande privée et publique.

Enfin, consolider les ponts entre la recherche académique et le monde de l'entreprise permet à l’écosystème tech français de rester un vivier d’innovation capable de créer des technologies de pointe, mais aussi aux grandes entreprises de faire des gains de performance. C’est en continuant d’encourager ces dynamiques que nous pouvons espérer voir émerger, en France et en Europe, les technologies de rupture qui façonneront le monde de demain.